Les parents d’élèves de Toulouse pourraient bientôt payer un supplément pour récupérer leurs enfants tardivement le soir. La municipalité a financé un forfait de 30 euros qui sera mis en place à la fin de l’année scolaire 2023-2024 pour les parents qui arrivent après l’heure de fermeture de l’accueil périscolaire – généralement, pas plus tard que 18h30.
Ce système est déjà en vigueur dans d’autres villes françaises comme Strasbourg et Bordeaux. La raison évoquée par la mairie de Toulouse pour ce nouveau système est le grand nombre de retards documentés chaque année. Dans un email envoyé le 3 juillet, la ville a précisé : « tout retard au soir peut désormais entraîner une facture de 30 euros, égale au salaire des deux animateurs obligés de rester sur place », ajoutant toutefois que les équipes montreraient de la « pédagogie » dans l’application de cette mesure.
Dans la ville de Toulouse, 28 000 enfants fréquentent les 211 centres d’accueil périscolaires, appelés Claé (centre de loisir associé à l’école) dans cette ville. « Nous sommes passés de 4 000 retards annuels en 2019 à 8 000 cette année », explique Marion Lalane-de Laubadère, adjointe à l’éducation du maire Jean-Luc Moudenc, anciennement de Les Républicains. Néanmoins, parmi ces retards, seuls quelques centaines de familles sont continuellement en retard et ont des difficultés à respecter leur horaire. Ces familles profitent du temps des animateurs, ce qui est jugé injuste par rapport aux familles qui font l’effort d’arriver à l’heure. La décision a été prise « sans concertation ».
La décision d’imposer des amendes aux parents qui récupèrent leurs enfants en retard à Toulouse a suscité la colère des parents locaux. La Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE) locale a critiqué cette décision, affirmant qu’elle a été prise sans consultation avec les familles. Selon Eric Pinot, président de la FCPE en Haute-Garonne, cette approche punit les parents comme s’ils étaient intentionnellement en retard pour récupérer leurs enfants et les qualifie à tort de personnes abusant des services publics. Cette mesure pourrait contribuer à un climat politique déjà tendu.
La FCPE est également préoccupée par le fait que les familles les plus vulnérables soient probablement les plus touchées par cette mesure. Selon Pinot, ceux qui dépendent le plus de ces services, comme les parents seuls qui ont des horaires de travail compliqués, pourraient être discriminés. Les familles plus aisées ne sont pas les principales concernées. La FCPE trouve également que le montant de l’amende est excessif et fait référence à d’autres villes comme Strasbourg, où les pénalités pour retard à l’accueil périscolaire sont plus progressives. Dans ce cas, une amende de 11,95 euros est imposée pour le premier et le deuxième retard, et une amende de 23,90 euros pour tout retard ultérieur.
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