Le typhon Gaemi a laissé derrière lui un chemin massif de destruction lors de son passage les 24 et 25 juillet, produisant des inondations, arrachant des toits et laissant des routes pavées de débris. Il a notamment provoqué de graves dégâts aux Philippines et à Taiwan, faisant un total de vingt-sept morts. Qui plus est, le typhon a causé le naufrage d’un pétrolier, suscitant des inquiétudes quant à une éventuelle marée noire dans la baie de Manille. Le typhon a frappé la province du Fujian en Chine le 25 juillet au soir. Bien qu’il eût perdu de sa force en touchant terre, l’ampleur des dévastations causées a incité Pékin à émettre son niveau d’alerte le plus grave face aux inondations. Il a par conséquent suspendu le trafic aérien et ferroviaire, fermé les commerces non vitaux et organisé l’évacuation de 290 000 personnes. Les pluies torrentielles causées par le typhon ont aggravé les fortes pluies de la mousson saisonnière déjà présentes dans ces régions tropicales.
Taiwan, un pays habitué aux catastrophes naturelles, a connu son cyclone le plus violent en huit ans avec des vents allant jusqu’à 227 kilomètres/heure. Ce cyclone a perturbé même le sud du Japon, situé des centaines de kilomètres du centre du typhon. Taiwan a évacué 600 000 personnes, mais nombre d’entre elles sont mortes et 531 ont été blessées, en grande partie par des débris emportés par le vent. Les pertes matérielles restent difficiles à estimer, l’eau ayant toujours plusieurs mètres de hauteur dans certaines zones résidentielles.
Avant de frapper l’île, le typhon avait déjà provoqué des précipitations records, avec 2 200 millimètres de pluie depuis mardi, ce qui dépasse la moyenne annuelle. Plusieurs navires ont été échoués autour de Taïwan, notamment un cargo sous pavillon tanzanien. Les neuf membres de son équipage, tous originaires de Birmanie, se sont jetés à la mer avec leurs gilets de sauvetage, selon les sauveteurs taïwanais. Trois d’entre eux ont été sauvés, mais six sont toujours portés disparus.
Aux Philippines, le Terra-Nova, un pétrolier transportant 1 494 tonnes de carburant, a coulé dans la baie de Manille, provoquant la mort de l’un des seize marins se trouvant à bord. Le naufrage a eu lieu à seulement 7 kilomètres de la côte de la petite ville de Limay, suscitant des craintes d’une marée noire dévastatrice pour l’environnement, l’industrie de la pêche et le tourisme. Vendredi matin, les garde-côtes philippins mettaient en place des barrages flottants pour tenter de contenir le début d’une marée noire, comme le montrent des images de l’Agence France-Presse.
Il est envisagé de refaire flotter le navire ou de pomper le carburant.
L’amiral Armando Balilo, le porte-parole des gardes-côtes, a déclaré que la veille, une fuite de carburant de 3,7 kilomètres avait été identifiée. Selon lui, cette fuite semble provenir du réservoir qui alimente le moteur du bateau et non de la cargaison de fuel industriel à bord. Nicholas Tamic, le directeur adjoint du Cedre (Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) basé à Brest, trouve cette nouvelle rassurante. Il souligne que le bateau utilise le diesel – qui s’évapore partiellement sous la température avoisinant la trentaine de degrés – et non le fuel lourd. Ceci pourrait réduire les volumes qui risquent de s’échouer à terre, explique-t-il. A noter que la suite de cet article est accessible seulement pour les abonnés et il reste encore 49.85% du texte à lire.
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