À l’aube des Jeux Olympiques, la France voit une augmentation du nombre de visiteurs, soulevant des préoccupations environnementales liées aux voyages par avion. Malgré son interdiction tacite dans le dialogue public, le débat demeure pertinent, compte tenu du rôle profondément enraciné de l’aviation dans nos manières de vivre européennes.
L’empreinte carbone de l’aviation, qui représente 5% des émissions globales, est un fait avéré. Selon les statistiques de la Commission Européenne, une région industrielle comme l’Union Européenne contribue à hauteur de 7% en 2021. En outre, l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne prévoit une augmentation de 42% des vols d’ici 2040, ce qui pourrait entraîner une hausse d’au moins 21% des émissions de CO2 et de 16% de NOx pendant cette même période.
Pourtant, ces données semblent avoir peu d’impact sur nos habitudes. Le nombre de passagers dans le monde devrait atteindre presque 5 milliards en 2024, alors que 80% de la population mondiale n’a jamais volé. Nous, les privilégiés, persistons à ignorer cette réalité.
L’urgence du changement climatique pousse beaucoup à réclamer des innovations rapides, telle que le développement de biocarburants, de carburants synthétiques ou d’avions hybrides. Cependant, même une accélération des investissements conduit à une réalisation décennale, d’autant plus qu’il faudra construire de nouvelles infrastructures pour soutenir ces innovations. Malheureusement, les avions propres ne seront pas disponibles assez vite étant donné l’urgence climatique.
La chute tragique du vol de Singapore Airlines le 21 mai, qui a subi une descente de plus de 50 mètres en une fraction de seconde, a souligné que le transport aérien est déjà affecté par le changement climatique. Ce phénomène contribue à l’augmentation des dangers de turbulence causés par les fluctuations de température. Bien que l’approche d’attente rendue possible par la recherche soit utile, elle reste relativement passive. En tant que tel, la première démarche proactive pour réduire l’impact environnemental de l’aviation serait de modérer l’utilisation des avions. Cela pourrait se faire en privilégiant les voyages sur de plus courtes distances, en choisissant la classe économique plutôt que la classe affaires, et en optant pour des moyens de transport moins polluants, tels que le rail ou le covoiturage, surtout pour les voyages d’affaire s’ils sont inévitables. Ces mesures sont d’ailleurs soutenus par le secteur aéronautique. Par exemple, en janvier, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol a publié deux études illustrant la nécessité de réduire massivement le trafic aérien afin de combattre le changement climatique. Il a également suggéré que ceux qui polluent payent pour leurs actions, avec des actions comme une taxe mondiale sur le kérosène ou une taxe sur la classe affaires et les vols privés. Pour lire le reste, vous aurez besoin d’un abonnement.
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