Le mercredi 24 juillet, quatre hommes de 20 ans ont été placés sous investigation pour leur « participation armée à une assemblée », à la suite d’une bagarre à Créteil (Val-de-Marne) qui a eu lieu dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 juillet, comme l’a confirmé le bureau du procureur de Créteil au Monde. Ils ont été soumis à une surveillance judiciaire, qui comprend notamment l’interdiction de communiquer avec les co-auteurs et les complices, l’interdiction de se rendre dans le Val-de-Marne et l’obligation de se présenter au poste de police, a ajouté cette même source. Huit autres gardes à vue, y compris celles de quatre mineurs, ont été levées plus tard dans l’après-midi.
Une bagarre violente a éclaté près de la place l’Abbaye dans le quartier de Mont-Mesly ce week-end. Selon un informateur de la police interrogé par l’AFP, une trentaine de personnes armées et encagoulées étaient impliquées dans l’affrontement. Deux véhicules vides, un chargeur d’arme de poing et une matraque rétractable auraient été confisqués. Deux victimes ont été hospitalisées suite à cette bagarre : un individu de 20 ans et un autre de 22 ans, qui est finalement décédé « à cause de ses blessures », a confirmé le bureau du procureur de Créteil.
Le mercredi, le bureau du procureur a lancé une enquête pour « homicide en bande organisée contre X », « tentative d’homicide en bande organisée contre X », « violence aggravée par trois circonstances (avec arme, préméditation et en réunion) contre X » et « participation armée à une assemblée ». Il a précisé que les investigations étaient en cours sous le mandat du juge d’instruction, confié au Service Départemental de Police Judiciaire du Val-de-Marne.
Des rivalités durables entre quartiers ou villes voisines.
Ce spectaculaire incident avait fortement interpellé les habitants de la préfecture du Val-de-Marne, qui avait la chance d’échapper relativement au problème des gangs, plus présent à l’Essonne par exemple. « Hélas, aucun endroit n’est vraiment sûr dans une société extraordinairement violente », avait noté avec tristesse Laurent Cathala, le maire socialiste de la ville qui y est en place depuis 1977, lors d’une entretien sur BFM Paris Ile-de-France. « Cette tendance de violence gangréneuse affecte également notre ville, tout comme n’importe quel autre », ajoute Thierry Hebbrecht, membre du conseil municipal d’opposition (droite). Des conflits anciens perdurent entre les quartiers ou villes voisines (Bonneuil-sur-Marne et Vitry-sur-Seine par exemple), dont les origines sont parfois oubliées. De plus, certains se demandent s’il y a une relation entre cette bagarre et le trafic de drogues.
L’espace autour de la place de l’Abbaye est identifié comme une zone à risque dans la ville. À cet effet, une initiative de revitalisation urbaine a été lancée en 2020 dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), visant particulièrement le quartier du Mont-Mesly. « Il est clair que c’est un lieu où des gangs avaient l’habitude de s’affronter. La rénovation de l’urbain a grandement diminué l’intensité de ces affrontements et a redonné vie à ce quartier », fait remarquer Jean-François Mbaye, député LREM de la circonscription de 2017 à 2022. Cet ancien représentant politique tient à souligner l’effort des organisations locales pour améliorer la vie quotidienne de la population, et l’importante arrivée de la flamme olympique dans la ville durant ce week-end, plus particulièrement le dimanche. « On devrait plutôt se rappeler du grand moment où le chaudron a été allumé lors de la cérémonie au stade Dominique Duvauchelle, plutôt que de ce triste épisode », propose-t-il en conclusion.
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