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« Marché Dinan: Bûche Chèvre, Galette-Saucisse »

Chaque matin est comme une chorégraphie bien huilée. À neuf heures, Phil Meyer accompagne son fils à la garderie, puis prend la direction du marché de Dinan, armé de son sac de toile bleue. Il y a trois ans, quand cet artiste visuel âgé de 38 ans a déménagé à la pittoresque Dinan en Côtes-d’Armor (Bretagne) avec sa compagne, le marché de la place Duguesclin, ouvert tous les jeudis, est rapidement devenu une habitude, un deuxième chez-lui. «J’ai perdu le compte des heures que j’ai passées sur ce marché», dit celui qui est à la fois sculpteur et peintre, ainsi qu’un gastronome dévoué. Chez lui, on cuisine une à deux heures par jour. «Je gère un budget assez serré, mais ici, je parviens à remplir mon réfrigérateur pour la semaine.»

Lorsqu’il est arrivé à Dinan, ce Breton d’adoption ne connaissait personne – le marché a joué un rôle déterminant dans l’élargissement de son cercle social. «Je passe beaucoup de temps à discuter avec les producteurs chez qui je fais mes courses. Je m’intéresse à leur travail; on partage des morceaux de nos vies. Certains sont devenus des amis. Il y règne un véritable esprit de solidarité.»

Phil Meyer commence sa journée de routine en se promenant dans les sentiers de cette institution locale historique, fondée au XIIème siècle et qui abrite cent soixante exposants pendant la saison estivale. Le premier arrêt de son itinéraire est la Ferme de la Salamandre, située à 13 kilomètres de son emplacement, au Quiou. Cette ferme est gérée par Benjamin Decherf et Caroline Bodart, qui s’occupent d’un troupeau de brebis et de chèvres. Ils utilisent le lait de ces animaux pour créer de savoureux fromages, frais ou maturés.

Phil continue ensuite son tour parmi les étals colorés d’Emmanuel Dufée, un agriculteur basé à Pleine-Fougères, une commune située près de la baie de Mont-Saint-Michel. Emmanuel cultive une variété de fruits et de légumes selon les méthodes de l’agrobiologie. Il utilise des stratégies écologiques, comme la plantation de haies autour de ses cultures pour prévenir l’érosion et favoriser le retour d’oiseaux et d’insectes bénéfiques qui l’aident à contrôler les parasites nuisibles à ses cultures. De plus, il possède un troupeau de vingt brebis qui, en broutant, désherbent et nettoient naturellement ses lopins de terre.

Phil Meyer a déniché de belles courgettes de couleurs jaune et verte (3,90 € le kilo), un bouquet de carottes (3,20 €), des radis de couleur rosâtre et des oignons frais. En naviguant vers la section supérieure du marché, localisée à la place du Champ-Clos, nous avons pris une pause pour voir le petit véhicule de la ferme du Biez Jean. Flora et Yann Corbeau y présentent les produits issus de leur élevage biologique de porcs et de bœufs armoricains (une espèce endémique de Bretagne) : lard fumé (22 € le kilo), jambon sans nitrites (26 € le kilo) ou rosbif coupé dans la tranche (29 € le kilo).
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