En débutant les Jeux olympiques d’été à Paris, la France se rapproche également de l’opportunité d’accueillir les JO d’hiver de 2030. Le Comité international olympique (CIO) a donné son accord, le mercredi 24 juillet, pour que cet événement mondial se déroule dans les montagnes françaises des Alpes, « sous réserve » de certaines conditions. D’ici le 1er octobre, le gouvernement français, ainsi que les régions d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui portent le projet, doivent fournir les assurances financières requises.
Si la France est bien l’hôte des JO 2030, parmi les cinq villages olympiques prévus, trois seraient nouvellement construits: à Bozel (Savoie), à Briançon (Hautes-Alpes) et à Nice, offrant un total de 3 450 lits. Une nouvelle patinoire serait également construite à Nice. Cette décision a soulevé une controverse en juin, car le site sélectionné était initialement destiné à la construction de nombreux logements sociaux. Des travaux d’infrastructure routière en montagne sont également prévus pour accéder aux lieux de compétition. Ces sites se distribueraient dans quatre zones : Haute-Savoie (ski de fond, biathlon), Savoie (ski alpin), Briançon (ski acrobatique) et Nice (sports de glace), selon le rapport de la commission du futur hôte, la délégation du CIO chargée d’évaluer la candidature française, remis au CIO en juin. Le budget total pour organiser cet événement est estimé à environ 2 milliards d’euros.
Les hôtes prévoient l’empreinte carbone de l’événement sportif de s’élever « entre 689 000 et 804 000 tonnes de CO₂ ». C’est particulièrement préoccupant étant donné que les régions montagneuses telles que les Alpes se réchauffent déjà à un rythme deux à trois fois plus rapide que le reste de la planète. Cependant, ils s’engagent à « réduire l’impact écologique » du tournoi, avec l’idée de faire appel à 93% de sites déjà existants ou temporaires, de bâtir des installations à faibles émissions, et d’introduire des bus à hydrogène.
Cependant, Anne Lassman-Trappier, à la tête de France Nature Environnement en Haute-Savoie, considère ces propositions comme du « greenwashing ». Cette déclaration a suscité des réactions négatives et l’agitation parmi d’autres groupes. Anna Logues (un nom d’emprunt), co-fondatrice du collectif d’associations No JO, critiquée la « décision écocide ». « L’établissement d’hôtels de luxe et d’infrastructures routières causera une bétonisation massive, prédit-elle. L’arrivée des spectateurs et des sportifs générera du trafic routier et aérien, ainsi que de la pollution de l’air. »
Les organisations soulignent leur inquiétude croissante, car les Alpes sont déjà aux prises avec de nombreux défis écologiques tels que le déclin du manteau neigeux, la sècheresse été comme hiver, la disparition des glaciers et la menace pour la biodiversité. « Nous avons sélectionné la marmotte comme le symbole de notre groupe. Ce mammifère fait déjà face à une menace d’extinction en raison du changement climatique, principalement en raison de la réduction de la couche de neige », regrette Anna Logues. Il est à noter que la chaîne de montagnes a perdu près d’un mois de neige au cours des cinquante dernières années, « l’utilisation de neige synthétique deviendra inévitable si les Jeux Olympiques ont lieu dans les Alpes », affirme Anne Lassman-Trappier. Par conséquent, les conflits existants concernant l’utilisation de l’eau dans la région s’intensifient déjà.
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