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25 juillet 2024 15 h 12 min

« Hongrie: Aucun progrès d’État de droit »

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Vera Jourova, la vice-présidente de la Commission chargée des valeurs, insiste sur l’importance de l’Etat de droit, considéré comme le fondement de nos démocraties et le protecteur de nos droits. Sans cela, nos systèmes démocratiques et économiques courraient le risque de l’effondrement. Depuis 2017, l’Union européenne (UE) a donc engagé un dialogue avec chaque gouvernement sur ces enjeux cruciaux. À partir de 2020, un dialogue renouvelé avec le développement d’un rapport annuel détaillé, le dernier en date étant divulgué ce mercredi 24 juillet, vise à renforcer le respect des règles fondamentales par les Etats membres en matière de justice, de lutte contre la corruption, de préservation du pluralisme des médias ainsi que des équilibres.

Didier Reynders, le commissaire à la justice, affirme que cinq ans après la diffusion du premier rapport, nous sommes maintenant mieux équipés pour identifier, anticiper et surmonter les nouveaux défis qui se présentent à nous. Vera Jourova souligne que le rapport ne reste pas dans l’oubli car chaque année, deux tiers de nos recommandations sont pris en considération.

Cependant, parmi les vingt-sept nations, la Hongrie du premier ministre Viktor Orban se détache du lot. Pour Didier Reynders, la Hongrie pose un véritable souci en matière d’Etat de droit. Il met l’accent sur diverses contraventions en termes d’indépendance judiciaire, de lutte contre la corruption et de pluralisme dans les médias.

La Commission a exprimé son inquiétude en ce qui concerne la situation à Budapest, où l’influence politique continue de peser sur les opérations judiciaires, ouvrant la voie à des interventions imprévues dans les affaires individuelles. En même temps, elle souligne une pression persistante sur la liberté d’expression des juristes. En ce qui concerne la lutte contre la corruption, il n’y a pas de ‘progrès significatifs’ dans les investigations sur la corruption impliquant des hauts officiels et leurs proches, selon le gouvernement hongrois.

« L’état de la loi en Hongrie est toujours alarmant, » a indiqué Daniel Freund, député écologique européen. « Malgré les santions financières de plusieurs dizaines de milliards [d’euros], le gouvernement d’Orban n’a fait aucune avancée en termes de réformes. Si Bruxelles continnue d’être ignorée quant aux objectifs fixés, l’intervention de la Commission européenne est nécessaire pour suspendre plus d’aide financière européenne. »

Le 18 juillet, Ursula von der Leyen s’est exprimée devant le Parlement européen avant d’être confirmée à la tête de la Commission pour un second mandat, affirmant qu’elle continuerait à agir comme elle l’a fait. Si le dialogue n’est pas concluant, elle empêcherra l’octroi de fonds à Budapest, « Le respect de la loi est essentiel pour l’accès aux fonds européens. Cet engagement est présent dans ce budget, et le restera à l’avenir grâce au mécanisme de conditionnalité. C’est non négociable. C’est le fondement de notre modèle de vie européen ».

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