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25 juillet 2024 2 h 06 min

« Concept de Dieu personnel: fausseté et alternatives »

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John L. Schellenberg est un philosophe originaire du Canada qui a été élevé dans la foi chrétienne et qui enseigne aujourd’hui à l’Université Mount Saint Vincent à Halifax, en Nouvelle-Ecosse. Selon lui, le concept d’un Dieu personnel, tel qu’il est présenté par les religions monothéistes, est intrinsèquement contradictoire. Schellenberg, dont les écrits sont largement discutés à travers le monde, a récemment publié en France un essai accessible au grand public qui condense ses pensées sur ce qu’il appelle « l’argument de la dissimulation ». Cette théorie est au centre de ses recherches et fait partie d’une œuvre plus importante intitulée Un nouveau défi pour la croyance en Dieu. L’argument de la dissimulation (Eliott, 198 pages, 17,50 euros).

Pour simplifier, l’argument de la dissimulation soutient que le Dieu des religions monothéistes, étant décrit comme un être ultime et personnel, tout-puissant, omniscient, et parfaitement aimant, devrait toujours être disposé à être en relation avec nous. En effet, nous avons besoin de croire en son existence pour lui témoigner de la gratitude, le prier ou lui demander pardon.

Cependant, la réalité est que certaines personnes ne croient pas en Dieu. Beaucoup de religions soutiennent que Dieu laisse à l’Homme la liberté de croire ou de ne pas croire en lui. Cependant, Schellenberg s’interroge non pas sur ceux qui résistent à cette croyance, ou ceux qui refusent d’admettre leur attirance pour Dieu ou rejettent les implications qui suivent – règles religieuses, rituels, jugement après la mort, etc.

Je fais référence à des individus éduqués dans une tradition mono-théiste, qui sont généralement enclins vers la spiritualité et qui souhaiteraient pour la plupart croire en l’existence d’un Dieu, mais qui n’ont jamais été en mesure de franchir le pas faute de preuves suffisantes. Certaines de ces personnes peuvent même se déclarer athées après avoir mûri leur réflexion sur le sujet et avoir scruté en vain des signes de présence divine.

J’appelle ce phénomène « l’incroyance sans opposition ». Si ce n’est pas de ma propre volonté que découle cette absence de relation avec Dieu, alors d’où provient-elle ? Cette situation suggère l’existence d’un Dieu qui refuse volontairement le dialogue et se cache, en plus de cacher les preuves de son existence. Cette déduction semble en contradiction avec le concept d’un Dieu omnipotent, totalement aimant et personnel.

Pour un grand nombre de fidèles, l’incertitude est perçue comme un obstacle à surmonter, une épreuve orchestrée par le diable dans le but d’isoler l’humanité du Créateur.

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