Le mercredi 24 juillet en soirée, une tournée d’adieux a commencé au bureau Ovale de la Maison Blanche. Après s’être remis d’une maladie Covid-19, Joe Biden avait sélectionné le moment et le lieu idéaux pour les discours formels afin de donner sens à la lettre publiée le 21 juillet, pendant un dimanche de repos. Il y dévoilait son choix de ne pas briguer un deuxième mandat à 81 ans et mandatait sa vice-présidente, Kamala Harris, pour maintenir la présidence des États-Unis entre les mains du parti démocrate.
Joe Biden, assis derrière le Resolute Desk, encadré par des images de sa famille qui ont partagé ses joies et ses peines tout au long de sa carrière de plus de cinquante ans, a semblé sérieux, beaucoup plus sérieux que son prédécesseur âgé, Ronald Reagan, lorsque ce dernier avait dit au revoir à ses concitoyens en janvier 1989 à l’âge de 77 ans, dans un contexte quasi identique.
À contrario de Reagan, qui avait terminé sa présidence avec la satisfaction de passer la main à son vice-président George H. W. Bush, Joe Biden ne pouvait approfondir les motivations de son revirement suite à la fatigue physique qui était apparue lors d’un débat désastreux le 27 juin, mettant son parti dans un état de choc et craignant une défaite électorale lors de l’élection du 5 novembre. Les demandes de retrait, de plus en plus pressantes des hauts responsables démocrates, avaient fini par vaincre la résistance que le président en exercice avait d’abord opposée.
En parlant à ses compatriotes, majoritairement réticents à le voir briguer un autre mandat, Joe Biden s’est exprimé de manière subtile. « Quand vous m’avez accordé votre confiance pour cette position, je me suis engagé à une honnêteté sans faille, à toujours vous dire la vérité. Et la vérité, la cause suprême de notre pays, est plus grande que tout un chacun », a déclaré Biden. « Durant ces dernières semaines, j’ai compris qu’il était nécessaire que je rassemble mon parti. (…) J’estime que mes réalisations en tant que président, mon influence au niveau mondial, et ma vision pour le futur de l’Amérique justifient un second mandat. Toutefois, rien, absolument rien, ne doit être un obstacle à la préservation de notre démocratie, et cela comprend mon ambition personnelle », a-t-il insisté.
« Transmettre le relais à une nouvelle génération »
Il a donc conclu que la meilleure conduite à tenir était de passer le relais à une nouvelle génération. « C’est la meilleure manière de réunir notre nation. Je suis conscient qu’il y a un moment et un lieu pour une longue expérience en politique, mais il y a aussi un moment et une place pour des voix nouvelles, des voix fraiches et oui, des voix plus jeunes. Et ce moment et cet endroit sont arrivés », a-t-il déclaré.
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