Dans l’Ouest de Pékin, au sein de l’Hôtel Jingxi, un établissement militaire, a eu lieu une réunion secrète où près de 400 membres et remplaçants du Comité central du Parti Communiste Chinois (PCC) se sont rassemblés du 15 au 18 juillet. Le but de cette réunion était de se familiariser avec les plans de la Chine pour les années à venir, des plans rédigés par le groupe de travail du président Xi Jinping et trois de ses plus dévoués alliés, ce qui témoigne de leur importance.
Comme il est coutume dans le parti, un premier « communiqué » résumant les discussions a été partagé dès la fin du rassemblement. Cependant, ce n’est que le soir du 21 juillet que « l’explication » du président Xi Jinping a été divulguée, s’exposant sur 32 000 signes, dans sa version française. La « résolution » elle-même s’étendant sur 144 000 signes.
Un résumé de la direction actuelle et future de la nation peut être trouvé au coeur de ce document, avec un accent particulier mis sur l’idée que la sécurité nationale doit être la priorité principale. En effet, cette notion domine toutes les autres, étant considérée comme « la base essentielle pour garantir un progrès constant et durable de la modernisation chinoise ». Il ne faut donc pas s’attendre à des concessions de la part du gouvernement envers une société qui, dans un contexte d’économie fragile, semble parfois montrer des signes de frustration. Le parti envisage à la place « d’établir un système de protection de la sécurité nationale coordonné et hautement efficace et d’utiliser davantage la science et la technologie pour sauvegarder la sécurité nationale ».
« La situation mondiale se détériore »
Au cours des derniers mois, les médias locaux ont intensifié les attentes autour de ce surnommé « troisième plénum », la troisième d’une série de sept assemblées tenues pendant le mandat de cinq ans du comité central. Chaque soir, le bulletin de nouvelles de 19 heures sur la télévision nationale a présenté des reportages mettant en lumière les accomplissements de la Chine depuis l’approbation des politiques de réforme de Deng Xiaoping (1904-1997) lors d’une réunion similaire en 1978. Les journaux ont quant à eux dépeint Xi Jinping comme étant un « réformateur ».
Désormais, la vision de Xi Jinping pour l’avenir du pays est explicitement évidente : il ne s’agit pas de plus d’ouverture, mais plutôt de se préparer à une période d’intensification des tensions avec certaines parties du monde, tout en s’efforçant de gérer certains problèmes internes qui pourraient révéler des points de faiblesse. Selon lui, « des changements d’une ampleur sans précédent se déploient rapidement partout dans le monde, les conflits régionaux et les perturbations continuent à surgir, les problématiques mondiales se détériorent, pendant que se multiplient les efforts pour contenir la Chine ».
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