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24 juillet 2024 4 h 06 min

« Paris 2024: Vidéosurveillance Algorithmique aux Jeux Olympiques »

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À l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) le vendredi 26 juillet, une phase supplémentaire de l’essai de la vidéosurveillance basée sur les algorithmes (VSA) se prépare. Tout au long de l’événement, cette technologie en débat sera déployée pour analyser en temps réel les enregistrements afin de reconnaître des incidents prédéfinis et d’envoyer une notification aux responsables qui pourront, à ce moment-là, décider de prendre des mesures.

La détection des bagages laissés sans surveillance, la densité de la population, l’effraction ou l’agitation de la foule… Un ensemble de huit scénarios envisagés par la loi relative aux JOP, votée en 2023, est ainsi testé depuis plusieurs mois et jusqu’en mars 2025.

En Île-de-France, environ « deux cents caméras sur Paris et ses environs bénéficieront de l’aide algorithmique » pendant la période estivale, confirme la Préfecture de police de Paris au Monde. La SNCF projette de mettre en oeuvre ces techniques « sur une certaine zone de caméras dans onze gares d’Île-de-France ». De son côté, la RATP attend de pouvoir soumettre à une analyse algorithmique les enregistrements de vidéosurveillance de pas moins de quarante-six stations de métro ou de RER tout au long des Jeux, avec un objectif de trois cents caméras à son maximum, raconte la Régie des transports au Monde. La Région, la SNCF et la RATP ont toutes recours au même logiciel : Cityvision, développé par la société Wintics.

Scénarios complexes à jauger

Avant la mise en place, il a fallu tester. Ces derniers mois, des logiciels d’analyse en direct des enregistrements de vidéosurveillance ont été essayés – comme la loi le permet – lors de grands événements culturels et sportifs : concerts en Île-de-France, finale de la Coupe de France de football, Roland-Garros, Festival de Cannes ou la Fête de la musique à Paris.

Dans les derniers tests effectués, la pertinence des technologies explorées a été affirmée par la SNCF, bénéfique pour les opérateurs. En général, les algorithmes ont tendance à améliorer la fluidité des transports et des zones connexes tout en prévenant les perturbations. La détection d’intrusion, aussi connue sous le nom de « périmétrie » par les professionnels du domaine, reçoit beaucoup d’éloges. La SNCF et la RATP l’utilisent pour repérer les individus qui chutent ou qui descendent sur les rails, ou ceux qui s’aventurent dans une zone interdite au public.

Toutefois, l’évaluation de certains scénarios testés est plus complexe car ils sont conçus pour identifier des incidents qui sont exceptionnels par nature. Par exemple, lors du dernier Festival de Cannes, Videtics, l’une des trois entreprises choisies par appel d’offre pour l’expérimentation, s’est associée à la municipalité. Leurs logiciels pouvaient signaler un mouvement de foule imprévu au centre de contrôle, mais ce scénario ne s’est jamais déroulé. Alan Ferbach, le PDG de l’entreprise, admet qu’il n’y a pas eu de fausse alarme, bien que l’on ne puisse pas non plus confirmer la détection. Il fait remarquer que les tests effectués sur des vidéos d’essai, y compris des images d’événements antérieurs avec des mouvements de foule, ont été concluants. La RATP a rencontré le même problème lors d’essais précédents, constatant peu de cas à analyser.

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