Lundi 22 juillet a connu un grave incident maritime au large de Nouakchott, la capitale mauritanienne. Une embarcation transportant des migrants a chaviré, entraînant un nombre significatif de morts et de disparus. Selon des sources locales ainsi que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins quinze vies ont été perdues suite à cet événement tragique.
L’OIM estime à environ 195 le nombre de disparus suite à l’accident. Cependant, un membre des garde-côtes mauritaniens, anonyme, qui s’est confié à l’Agence France-Presse, a déclaré que l’on avait récupéré au moins 25 corps en plus des 103 personnes qui ont été sauvées.
300 migrants, d’après l’OIM, s’étaient embarqués dans la pirogue en Gambie et ont passé une semaine en mer avant que le bateau ne chavire. Les garde-côtes mauritaniens ont réussi à sauver environ 120 individus, dont dix ont été admis d’urgence à l’hôpital et quatre enfants non accompagnés qui ont été séparés de leurs familles lors du naufrage. L’OIM a prêté main-forte pour aider les survivants.
Parmi les occupants de la pirogue naufragée, en majorité des Sénégalais et des Gambiens, le nombre de passagers varie entre 140 et 180 personnes, selon le responsable des garde-côtes mauritaniens. Après le désastre, le navire s’est fragmenté en mer, laissant le capitaine du bateau s’échapper.
L’Atlantique est une voie migratoire notoirement dangereuse et meurtrière, illustrée par ce récent naufrage.
La troisième semaine de juillet a connu un tragique incident sur le chemin de migration atlantique, un itinéraire privilégié pour atteindre l’archipel espagnol des Canaries, une entrée clé vers l’Europe. Au début du mois, près de 90 migrants ont perdu la vie suite au chavirage de leur bateau au large de la Mauritanie, une route vers l’Europe, et plusieurs autres sont restés introuvables. Cette voie dangereuse est empruntée par de nombreux Africains qui fuient la misère, le chômage et l’absence d’opportunités, et acceptent de monter clandestinement sur des pirogues ou des bateaux de fortune qui peuvent accueillir des dizaines de personnes en échange d’argent.
La traversée de plusieurs centaines de kilomètres jusqu’aux Canaries peut prendre des jours dans des conditions décrites comme horribles par ceux qui ont survécu, exposés à la faim, la soif, les aléas météorologiques et les pannes. Selon l’OIM, plus de 19 700 migrants ont atteint illégalement les îles Canaries en empruntant cette route entre le 1er janvier et le 15 juillet 2024, soit une hausse de 160 % comparé à 2023 où le nombre de migrants répertoriés était de 7 590. Il existe également d’autres itinéraires depuis l’Afrique subsaharienne vers l’Europe, qui traversent les terres, notamment le désert, en direction des côtes méditerranéennes.
Durant les cinq premiers mois de 2024, plus de 5 500 individus qui tentaient d’atteindre l’Espagne sont morts, d’après Caminando Fronteras, une ONG espagnole. La majeure partie de ces incidents mortels a eu lieu sur la route menant aux îles Canaries. Les catastrophes sont nombreuses et continues. Rien qu’en mai, au moins 26 migrants originaires de Guinée ont succombé en mer près du Sénégal. Un nombre équivalent a rencontré le même sort en février, aussi au large du Sénégal. L’ampleur de ces drames est souvent sous-évaluée par les chiffres officiels. Il est toujours difficile de déterminer le nombre exact de passagers à bord et donc de disparus.
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