Le blues britannique fait ses adieux à son parrain, John Mayall, qui est décédé à l’âge avancé de 90 ans. Ce triste annonce a été fait par sa famille le mardi 23 juillet via sa page Facebook officielle. La veille, il s’est éteint paisiblement dans sa résidence californienne, bien que la cause exacte de son décès n’ait pas été précisée.
Les ennuis de santé qui avaient contraint John à abandonner son amour de la performance live l’ont finalement conduit à sa dernière destination. Né près de Manchester en 1933, Mayall a été un protagoniste clé du « blues boom », une révolution musicale qui a envahi l’Angleterre au milieu des années 1960.
En 1963, à 30 ans, débarquait à Londres un diplômé des Beaux-Arts nommé John Mayall. Laisser tomber son emploi de designer graphique pour poursuivre une carrière dans le blues, un genre originaire d’Amérique, a été un choix audacieux. En menant ses Bluesbreakers, qui s’appuyaient sur un pool musical interchangeable, il a façonné un blues sophistiqué et novateur pour les Britanniques d’origine blanche.
À travers les Bluesbreakers, de jeunes guitaristes talentueux ont fait leurs débuts, y compris Eric Clapton, qui a rejoint le groupe après son départ des Yardbirds en 1965. Parmi les autres notables figuraient Peter Green, futur fondateur de Fleetwood Mac, et Mick Taylor, qui a fini par jouer de la guitare pour les Rolling Stones.
En 2003, Eric Clapton a confessé à la BBC qu’il a profité de l’hospitalité, du groupe et de la réputation de John Mayall pour booster sa propre carrière. En 1966, il quitte les Bluesbreakers de Mayall pour créer le groupe Cream, qui connaîtra un succès instantané, laissant ainsi Mayall derrière lui. Cependant, ce dernier a toujours nié qu’il était un dénicheur de talents, arguant qu’il se consacrait à la musique qu’il avait découverte sur les disques de son père par amour pour celle-ci. Dans les années 1960, lorsqu’il a adopté ce genre, il était quelque chose de nouveau pour la « Blanche-Angleterre », comme il le confiait à l’Agence France-Presse en 1997.
En dépit d’un manque de reconnaissance, John Mayall a continué d’affiner son blues progressif après son émigration en Californie en 1968. En 1972, il organise une tournée américaine avec un groupe principalement composé de musiciens noirs. Le slogan « Livin’ & Lovin’The Blues » (Vivre et aimer le blues) sur les affiches de sa tournée reflétait parfaitement son dévouement pour le blues.
Reconnaissable par sa barbichette et sa légendaire queue de cheval, John Mayall a laissé des albums importants tels que Blues Breakers with Eric Clapton (1966) et Blues from Laurel Canyon (1968). Même si John Mayall n’a jamais atteint la renommée de certains de ses éminents anciens étudiants, il continuait à se produire sur scène jusqu’à la fin de ses années 80.
Dans une entrevue réalisée par le Santa Barbara Independent en 2013, il a fait part de son sentiment d’exclusion en disant : « Je n’ai jamais eu de hit, je n’ai pas gagné de Grammy et Rolling Stone ne m’a jamais écrit aucun article ». Il s’autodépouillait d’être toujours considéré comme un artiste marginal, ce qui l’incommodait légèrement.
Malgré son manque de notoriété, il a été nommé officier de l’Ordre de l’Empire britannique dans le Royaume-Uni en 2005, une reconnaissance légitime pour son travail. En outre, il est en lice pour l’édition du Rock & Roll Hall of Fame 2024 dans la catégorie Influence Musical.
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