Le Commissaire S.*, responsable des unités d’intervention et de la BRAV-M à la Préfecture de Police de Paris, a été officiellement accusé et placé sous surveillance judiciaire en janvier 2024, selon des informations judiciaires rapportées par Le Monde. Ce commissaire de 33 ans continue néanmoins d’exercer son rôle dans le maintien de l’ordre à Paris et de diriger les 1300 agents sous sa supervision. D’après Le Monde, un plan pour le remplacer serait prévu après les Jeux Olympiques.
Il est accusé, entre autres, de « violences volontaires de la part d’une personne en position d’autorité » et de « violences volontaires causant une incapacité de travail supérieure à huit jours par une personne en position d’autorité, avec arme ». Ces accusations ont émergé en 2021 lors d’une enquête vidéo réalisée par Le Monde.
Le 28 novembre 2020, lors d’une protestation contre la loi dite « de sécurité globale », le commissaire S. a fracturé le nez d’Ameer Al-Halbi, un journaliste Syrien, avec sa matraque télescopique et a agressé un étudiant qui était au sol, dans la rue de la Bastille, à Paris. Au cours de cette même intervention, qui a suivi des clashes intenses avec des manifestants violents, l’officier a asséné onze coups en moins de vingt secondes à des journalistes et manifestants qui lui tournait le dos.
Plus de trois ans après l’incident, Ameer Al-Halbi continue de souffrir des conséquences physiques, son nez restant déformé malgré une intervention chirurgicale. « Monsieur Al-Halbi attache une grande importance à cette procédure judiciaire car, même après trois ans, il demeure traumatisé sur le plan physique, psychologique et professionnel », souligne Hugo Lévy, son avocat. Après avoir vécu la guerre en Syrie de 2011 à 2016, être blessé en France en 2020 alors qu’il exerçait son métier de journaliste est une épreuve difficile pour lui qu’il n’est pas prêt à accepter.
Après avoir mené une enquête administrative en un temps record, quelques semaines seulement après les révélations du Monde, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN, autrement connue comme la « police des polices ») a proposé un blâme comme sanction pour le commissaire. En réaction, Jérôme Foucaud, le directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC), qui est aussi le supérieur du commissaire, a suggéré de réviser à la baisse cette proposition de sanction et de choisir plutôt un simple avertissement. Depuis la fin de l’année 2022, le dossier est en attente sur le bureau du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, qui n’a pas encore rendu son verdict. Par conséquent, aucune sanction n’a été imposée à ce jour.
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