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23 juillet 2024 7 h 10 min

Suspect radicalisé arrêté pour agression taxi

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Lundi 22 juillet, à Paris, un individu de 30 ans, connu pour ses convictions islamistes radicales, a été inculpé suite à l’agression d’un chauffeur de taxi près du Mans. Les enquêteurs continueront à déterminer si pendant ses deux jours de fuite, il avait projeté une autre attaque violente. En relation avec une activité terroriste, l’homme a été inculpé pour kidnapping, séquestration, tentative de meurtre et vol avant d’être mis en détention provisoire, selon le Parquet national antiterroriste (PNAT).

Son avocat, Mᵉ Emanuel de Dinechin, a rejeté fermement la tentative de meurtre, sur demande de l’Agence France-Presse (AFP). L’individu, qui a passé près de trois ans dans la prison d’Alençon-Condé-sur-Sarthe [dans l’Orne] pour des crimes commis, avait été libéré le 26 juin, comme l’a souligné le PNAT. Toutefois, durant son incarcération, il a développé une idéologie radicale, ce qui a conduit à son placement dans une unité de prévention de la radicalisation violente.

Suite à sa libération, il était tenu de se présenter quotidiennement au commissariat près de son domicile, dans le cadre d’une mesure individuelle de surveillance notifiée par le ministère de l’Intérieur.

D’après les résultats préliminaires de l’enquête, le suspect avait, avant l’attaque, acheté des armes dans le but de perpétrer une attaque violente au nom de l’idéologie djihadiste de l’Etat islamique dans des lieux publics du Mans, a déclaré le PNAT.

D’après des informations provenant d’une source proche de l’affaire, le lieu en question était une synagogue. Après avoir détecté la présence des forces de sécurité lors de son repérage, l’individu a abandonné son projet initial et s’est alors tourné vers l’agression d’une entreprise, comme l’a indiqué le PNAT.
Le 16 juillet, muni d’armes à feu, de munitions, d’un couteau, d’une feuille de boucher et de scotch, l’homme en question a pris un taxi. Il a alors menacé le chauffeur avec une arme de poing, lui ordonnant de conduire vers un lieu isolé de La Ferté-Bernard [Sarthe], où il l’a ligoté à l’aide de ruban adhésif.
Selon le témoignage de la victime, qui a réussi à s’évader dans des circonstances qui demeurent floues, sa blessure au cou serait le résultat d’une tentative de la part du suspect de lui trancher la gorge. Le suspect, en revanche, a affirmé que la blessure était accidentelle et résulta d’un geste de défense de la victime.
Le suspect a par la suite pris la fuite à bord du taxi et a pris le lendemain un train en direction des Yvelines. Là-bas, il a rencontré une femme de 49 ans, une connaissance d’un réseau social de son temps en détention, selon deux sources proches de l’affaire. Le PNAT rapporte qu’elle était en contact avec lui depuis plusieurs années, partageait apparemment son idéologie et lui a fourni un logement pour se cacher. Une femme a été placée en détention provisoire à la suite de ces événements.

Selon le PNAT, cette dame a été inculpée pour complicité de terrorisme et mise en détention préventive. Mᵉ Roxane Best, son avocate, n’a pas voulu faire de déclaration à ce point de l’affaire, jugeant qu’il y a encore « de nombreuses zones floues qui doivent être clarifiées par l’examen ». L’enquête principale cherche à déterminer si le suspect a tenté de fuir la police après l’attaque contre le chauffeur de taxi ou s’il prévoyait une autre action violente, comme le suggère une source proche de l’enquête.
Le suspect a finalement été arrêté dans la nuit du 18 au 19 juillet à Poissy (Yvelines). D’après deux sources proches de l’affaire, avant les événements, lui et sa demi-sœur de 20 ans vivaient chez leur tante. Il aurait démontré des armes à celle-ci, mais elle n’aurait pas alerté les autorités. Elle a été inculpée pour non-assistance à personne en danger et mise en contrôle judiciaire.
Un individu, soupçonné d’être « un partisan de l’idéologie djihadiste » et d’avoir « aidé » à lui fournir ses armes, a également été inculpé pour complicité de terrorisme et mis en détention préventive, toujours d’après le PNAT. Les gardes à vue des huit autres individus arrêtés ont été levées à ce stade sans suite.
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