Depuis quatre décennies, à l’exception des Jeux Olympiques de Séoul en 1988, chaque édition des Jeux Olympiques d’été a été incarnée dans les jeux vidéo, mettant en avant ses épreuves phares. Cependant, aucun jeu officiel n’est prévu pour Paris 2024, et la recherche d’un tel jeu dans les boutiques ou sur les plateformes en ligne s’avérera infructueuse.
Christopher Paul, un professeur spécialisé en communication et médias à l’université de Seattle, attribue cette absence à une logique économique. Selon lui, les jeux de sports sont des biens volatils qui ne se vendent que pendant la saison sportive respective. L’enjeu est encore plus prononcé pour les jeux vidéo olympiques, car leur fenêtre de vente est limitée à deux mois tous les quatre ans.
L’industrie du jeu vidéo fait face à des difficultés financières, exacerbées par des coûts de développement en hausse, rendant la rentabilité des jeux dépendante de ventes massives. Bien que les coûts liés à l’acquisition de la licence officielle « Jeux olympiques » soient couverts, les bénéfices ne sont pas garantis, contrairement aux bénéfices des jeux de sports traditionnels, comme EA Sports FC (anciennement FIFA), qui a un public fidèle depuis des décennies. Paul ajoute que « lorsqu’une nouvelle version est lancée, des événements sont organisés, des personnes font la queue devant les magasins pour obtenir le jeu dès qu’il est disponible, certains payent même pour accéder à des versions anticipées ».
Historiquement, les jeux basés sur les Jeux Olympiques étaient des compilations d’épreuves simplistes plutôt que de véritables simulations détaillées. Cependant, leur popularité a diminué jusqu’à l’arrivée de la série Mario et Sonic aux Jeux Olympiques en 2007 qui a revitalisé le genre. Ces jeux adoptent une approche enfantine inspirée des univers de Nintendo et Sega. L’adaptation officielle des Jeux Olympiques de Pékin sur les consoles DS et Wii s’est vendue à plus de 11 millions d’exemplaires.
Selon Christopher Paul, il est important de considérer le contexte spécifique : « La Wii était la console idéale pour un jeu olympique. C’était un moment unique où un nouveau public, nouvellement converti aux jeux vidéo et familier de Wii Sports (une compilation d’épreuves sportives vendues avec la console), s’intéressait beaucoup aux Jeux Olympiques ». La Wii, commercialisée comme une console amusante et active grâce à ses quatre manettes à détection de mouvements, correspond bien à l’idée d’une compétition sportive. C’est pourquoi la série des Mario et Sonic aux Jeux Olympiques a été renouvelée à chaque olympiade, d’abord en parallèle avec les jeux olympiques plus traditionnels, avant de les remplacer complètement en 2016.
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