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23 juillet 2024 16 h 09 min

« Niger : L’Italie est le dernier allié occidental »

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Les derniers militaires allemands au Niger partiront avant le 31 août, a annoncé Berlin le 6 juillet. Après une série de retraits de troupes depuis le coup d’État à Niamey le 26 juillet 2023, les forces étrangères continuent de quitter le pays, qui était autrefois un partenaire clé de l’Occident dans la lutte contre le djihadisme dans le Sahel.

Abdourahamane Tiani, le général au pouvoir, a redirigé sa stratégie géopolitique vers la Russie, la Turquie et l’Iran. En avril, l’Africa Corps, une organisation paramilitaire russe, a fait son apparition dans le pays, suivie de près par une délégation turque en juillet. Des discussions secrètes pour l’achat de 300 tonnes de concentré d’uranium du Niger par l’Iran ont été dévoilées par Africa Intelligence en mai, mais aucun accord n’a encore été conclu, en dépit d’une surveillance stricte de la part des services de renseignement américains. Dans le même temps, le Niger a formé 9 235 de ses propres soldats.

Depuis 2018, l’Italie maintient une présence occidentale à travers sa mission de soutien bilatéral au Niger, jusqu’ici intacte. Le but explicite de cette coopération, tel que déclaré par Rome, est de contrôler les mouvements migratoires venant d’Afrique sub-saharienne, en aidant notamment à surveiller les frontières. Cette stratégie est également employée en Tunisie et en Libye, deux autres pays sur les routes migratoires. Le 17 juillet, un forum s’est déroulé à Tripoli au cours duquel Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien, a remis en avant le plan Mattei. Ce plan, présenté lors du sommet Italie-Afrique en janvier, propose des projets de développement censés répondre aux raisons de l’immigration sub-saharienne vers l’Europe.

Selon les données dévoilées en août 2023, environ 250 militaires italiens sont stationnés au Niger pour des missions de formation, d’entraînement et de conseil. Cependant, le ministère de la défense à Rome n’a pas corroboré une possible augmentation de ces effectifs à 500 hommes. « Les formations offertes couvrent les forces armées ainsi que la gendarmerie et les douanes, ce qui reflète la volonté de combattre l’immigration illégale », souligne Francesca Caruso, chercheuse indépendante qui a entre autres travaillé pour l’Istituto Affari Internazionali, un think tank. Jusqu’à présent, le ministère italien de la défense a revendiqué la formation de 9 235 soldats des forces de sécurité nigériennes.

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