Lorsque Maya, une étudiante en relations internationales de 24 ans, lève les bras tout en portant un débardeur, elle est toujours étonnée par les réactions des personnes autour d’elle. Cela fait quatre ans qu’elle a décidé de ne plus se raser les aisselles, les jambes et le pubis. Si au départ, cette décision était motivée par des considérations économiques, elle a rapidement pris une tournure militante et féministe.
Elle clarifie, « J’ai dû démanteler la perception que ma mère m’a inculquée à propos des poils – qu’ils sont laids et sales, sans fondement réel », Elle veut démystifier l’idée que les femmes doivent être sans poils, alors que les hommes n’ont pas à se soumettre à cette obligation.
Il est à noter que les jeunes femmes de moins de 25 ans, plus sujettes aux standards de beauté, sont encore celles qui se rasent le plus, et de plus en plus tôt. Cependant, stimulées par la quatrième vague du féminisme dans les années 2010 et le mouvement du « corps positif » sur internet, qui encourage l’acceptation de tous les types de corps, certaines remettent en question l’obligation de l’épilation et s’épilent de moins en moins. D’après un sondage IFOP de 2021, 34% des femmes de 18 à 24 ans affirment avoir diminué l’épilation après le premier confinement dû à la pandémie de la Covid-19, contre 18% des femmes de tout âge.
« Déclencher le changement », voilà l’objectif de Maya.
La décision de Maya d’arrêter l’épilation est un reflet de l’environnement actuel qui favorise de plus en plus l’acceptation des poils corporels. « Je n’aurais jamais cessé de m’épiler si je n’avais pas vu sur les médias sociaux que de nombreuses femmes faisaient de même », confie-t-elle. Bien qu’elle ait été parmi les premières de ses amies à conserver ses poils, elle constate qu’un nombre croissant d’entre elles ont également « ralenti » leur régime d’épilation. Lorsque Maya rencontre d’autres femmes non épilées, elle ressent une profonde « fierté » et « admiration ».
Pour mener à bien ce changement, il est nécessaire de voir des femmes qui acceptent leur corps tel qu’il est, selon Esther Calixte-Béa, 27 ans, mieux connue sous le pseudonyme de Queen Esie sur les réseaux sociaux. Cette artiste et influenceuse québécoise qui se considère comme une militante des poils corporels, combat pour ce cause depuis près de cinq ans. « J’ai toujours été très poilue et l’épilation était extrêmement douloureuse pour moi », dit-elle. En 2019, après un essai infructueux de se débarrasser de ses poils, cette jeune créatrice, qui avait du mal à aiemr son corps, décide d’augmenter sa confiance en soi en créant une robe qui met en valeur sa pilosité pectorale. « J’ai reçu énormément de messages de femmes qui pensaient être les seules à être poilues, se remémore-t-elle. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’importance de discuter de la pilosité féminine et de l’épilation. »
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