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23 juillet 2024 19 h 06 min

« Disparitions opposants Guinée: plainte France »

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Familles de deux détracteurs de la junte gouvernant en Guinée qui sont portées disparues après leur arrestation, selon leurs représentants, ont porté plainte en France pour «enlèvement forcé» contre le leader de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, selon l’accusation reçue examinée le mardi 23 juillet par l’Agence France-Presse (AFP). Oumar Sylla, plus célèbre sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah sont deux membres clés du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), un groupe citoyen exigeant la restitution du pouvoir à la population civile en Guinée. Ils ont été arrêtés le 9 juillet, selon le FNDC, qui a caractérisé cela comme un «enlèvement».

Cependant, le procureur général de Guinée nie toute arrestation et a ordonné des enquêtes sur la perte des deux activistes. « Aucune prison du pays ne détient ces individus qui sont objet d’enlèvements », a déclaré le procureur le mercredi 18 juillet.

Une plainte pénale en France a été déposée lundi auprès de la procureure de la République du tribunal de Paris par les avocats français de Hawadjan Doukouré, épouse de M. Sylla, et d’Assiatou Bah, épouse de M. Bah. La plainte met en évidence les « circonstances exceptionnellement douteuses » de la disparition de ces deux opposants, « étroitement liée aux actions de la junte militaire au pouvoir ».

Les accusateurs ont porté plainte pour « disparition forcée envers le colonel Mamadi Doumbouya » et « à l’encontre de toute autre personne ayant contribué à l’exécution des actes ». « Au moment de cette plainte, nul ne sait où » MM. Sylla et Bah « se situent ». « Leurs proches sont confrontés à une anxiété insupportable et craignent le pire », lit-on dans la plainte qui souligne qu’ « il est certain que, s’ils sont toujours en vie, ils sont retenus de manière absolument arbitraire ».
MM. Sylla et Bah ont été appréhendés le 9 juillet à la résidence du premier par des gendarmes et des troupes d’élite, selon le FNDC. Ils ont été maltraités et conduits à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, puis transférés sur l’île de Kassa, au large de la capitale Conakry, où ils sont retenus en secret, selon le FNDC.
Cette arrestation supposée serait la dernière en une série prolongée depuis que le colonel Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi président et promu général, a accédé au pouvoir par la force en Guinée en septembre 2021.
La semaine précédente, les avocats français des deux opposants avaient demandé à la Cour pénale internationale d’intervenir « d’urgence » et de « procéder à des enquêtes immédiates » sur leur situation.
Le 19 juillet, l’Organisation des Nations unies s’est exprimée, en se déclarant « extrêmement inquiète » par la disparition des deux opposants, citant des « actes de torture » et des « traitements inhumains », et a sollicité leur libération immédiate et sans restriction.

Formé en 2019, le FNDC, un groupe formé pour contester sans succès un troisième mandat pour le président Alpha Condé (qui a été destitué en 2021), a continué de fonctionner sous le régime militaire. Ce groupe reste une des rares voix internes s’opposant au régime et cherchant à mobiliser en faveur d’une restauration du pouvoir civil dans ce pays pauvre avec une histoire récente agitée et tumultueuse. En 2022, les autorités ont décidé de dissoudre le FNDC et ont interdit toute protestation.

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