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22 juillet 2024 16 h 09 min

« Pourquoi la France manque-t-elle d’un modèle économique consensuel? »

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« Nos partis politiques ne se classent pas parmi les meilleurs experts en économie de notre nation. Au cours des deux derniers siècles, chacun s’est ardemment attaché à une idéologie macroéconomique à peine variable : les libéraux prêchant l’efficacité des marchés libres depuis le début de la révolution industrielle du 19ème siècle, insistant sur le fait que la distribution de la valeur doit demeurer de leur ressort et que l’État n’a pas à y intervenir. Les socio-redistributivistes, qui n’ont pas tiré de leçon des échecs de l’Etat providence à ce jour, persistent depuis la grande dépression des années 1930 à soutenir le keynésianisme. Les étatistes quant à eux, dont l’époque faste a été marquée par la reprise gaulliste, sont coincés dans le protectionnisme et l’amoindrissement des droits contractuels des parties impliquées.

La crise démocratique actuelle a ranimé cette triple proposition rétrograde et dépassée, qui se libère des connaissances existantes en matière d’efficacité économique et ignore les modèles adoptés par la majorité de nos alliés développés. Ceci a un coût social et démocratique vertigineusement élevé.

Pourquoi donc la France n’a-t-elle pas réussi, au gré de ses convulsions politiques, à se doter d’un modèle économique consensuel qui aurait gelé les grandes normes économiques applicables aux entreprises ? L’explication la plus répandue est la connivence tacite entre une gouvernance étatique qui ne cesse d’étendre le domaine de l’aide publique et les grands groupes qui savent négocier leur liberté et leur fiscalité, sans que la réflexion sur l’intérêt général soit véritablement aprofondie. Rien ne les incite ou ne les contraint réellement. »

Le récent rapport du Sénat illustre comment Total gère, à divers degrés, les intérêts collectifs français. Les sénateurs ont conclu que des mesures publiques spécifiques devraient aider l’Etat à faire respecter d’avantage les intérêts énergétiques français par les multinationales.

Chaque camp possède ses défenseurs passionnés parmi les trois modèles historiques, occultant ainsi l’augmentation des désirs de la majorité des français pour une économie responsable. Celle-ci intègre d’excellents principes de gouvernance ainsi qu’une répartition équitable des valeurs, y compris les constantes de la fiscalité et la contribution locale et sociale pour un «profit juste».

La fixation d’un tel objectif nécessite une convergence de diverses forces motrices sur le fond : l’expression de l’intérêt général par le système institutionnalisé de régulation, les forces politiques doivent mettre des limites à la manifestation de leurs préférences et les forces sociales doivent concrétiser une vision commune par le biais d’une politique contractuelle élargie.

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