Face à l’épidémie de coqueluche qui sévit en France depuis le début de l’année 2024, ce lundi 22 juillet, la Haute Autorité de santé (HAS) a dévoilé une série de nouvelles directives de vaccination. Effectivement, depuis le début de cette année, un minimum de dix-sept personnes ont succombé à cette infection respiratoire bactériologique très contagieuse, y compris douze nourrissons âgés d’un à deux mois, un enfant de quatre ans et trois personnes âgées de plus de 85 ans.
Cette recrudescence est attribuée à l’entrecroisement de deux phénomènes. Premièrement, le cycle de cette infection connait régulièrement des pics tous les trois à cinq ans, généralement en été, avec le dernier pic survenu en 2017. Deuxièmement, les restrictions sociales causées par le Covid-19 ont momentanément limité la propagation des agents pathogènes respiratoires, et leur suppression a par la suite déclenché une résurgence.
Au cours du premier trimestre 2024, une vingtaine de foyers ont été signalés à Santé publique France, survenant principalement en milieu familial ou communautaire : jardins d’enfants, écoles, crèches, collèges et lycées. Entre le 1er janvier et le 26 juin, sur 67 161 tests effectués, 14 866 se sont révélés positifs à la coqueluche, soit un taux de positivité de 22,1%, contre 3,7% en 2023. L’âge moyen des patients diagnostiqués était de 26 ans.
En ce qui concerne les consultations en ville, le nombre d’interventions de SOS-Médecins pour un diagnostic de coqueluche a été multiplié par quinze entre la semaine du 4 au 10 mars (20 interventions) et celle du 17 au 23 juin (environ 300 interventions). Pendant cette période, selon le réseau Oscour, le nombre de visites hebdomadaires aux urgences pour coqueluche a été multiplié par sept.
« Campaign de sensibilisation »
Face à la situation épidémique alarmante, la HAS a traité une demande de la Direction générale de la santé enregistrée le 26 juin. Selon Anne-Claude Crémieux, infectiologue et présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS, les nourrissons constituent le groupe principal touché par cette reprise de la coqueluche. Le meilleur moyen de les protéger est de vacciner la mère pendant la grossesse. Effectivement, François Vié le Sage, pédiatre et responsable du groupe vaccinologie de l’Association française de pédiatrie ambulatoire, précise que « le placenta est un organe incroyable qui fournit au fœtus les anticorps défensifs générés par la mère ». Un nourrisson ne peut être vacciné qu’à l’âge de 2 à 4 mois, mais il ne sera véritablement protégé par le vaccin qu’à partir de 4 mois et demi. Avant cela, il est susceptible d’être atteint par des formes sévères de la coqueluche, d’où la nécessité des anticorps qu’il obtient de sa mère, à condition qu’elle ait été vaccinée pendant sa grossesse. Veuillez noter qu’il reste encore 56,88% de cet article à lire, le reste est réservé pour les abonnés.
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