Les rebelles du Yémen ont averti Israël qu’une réplique massive suivra les attaques dévastatrices contre le port Hodeïda, encore en flammes. Ces tensions croissantes sont liées au conflit en cours dans la bande de Gaza qui est maintenant dans son dixième mois.
Ayant l’Iran pour allié, un ennemi d’Israël, les insurgés yéménites houthis et le Hezbollah libanais se sont lancés dans une guerre ouverte contre Israël, en solidarité avec les Palestiniens dans leur petite enclave assiégée, et sous bombardement constant depuis le 7 octobre 2023.
Le jour suivant une attaque de drone meurtrière à Tel-Aviv revendiquée par les houthis, l’aviation israélienne a bombardé samedi le port stratégique de Hodeïda contrôlé par les rebelles, à l’ouest du Yémen, tuant six personnes et blessant des dizaines d’autres, d’après les rapports des insurgés.
L’armée israélienne souligne que le port est utilisé comme route principale d’acheminement des armes d’Iran vers le Yémen, et que le drone qui a frappé Tel-Aviv vendredi avait été transporté par cette voie.
Tandis que les services d’incendie tentent de combattre le grand feu provoqué par les raids israéliens à Hodeïda, port crucial pour l’arrivée de carburant et d’aide humanitaire au Yémen, les houthis ont renouvelé leurs avertissements à l’égard d’Israël.
« La réponse à l’agression israélienne contre notre pays est inévitable et sera massive », a prévenu leur porte-parole militaire, Yahya Saree. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a rétorqué en promettant des attaques supplémentaires contre les houthis « s’ils osent nous attaquer ».
Après l’attaque d’un port au Yémen – la première du genre revendiquée par Israël dans le pays – l’armée israélienne a signalé l’interception d’un missile lancé depuis le Yémen, qui se dirigeait vers la station balnéaire d’Eilat, dans le sud d’Israël. Yahya Saree a confirmé les tirs de missiles vers Eilat.
Déplorant les frappes israéliennes, le gouvernement du Yémen, en guerre avec les Houthis depuis 2014, a également averti les rebelles des dangers d’impliquer le Yémen dans « des conflits sans sens qui favorisent les ambitions expansionnistes de l’Iran ».
Avec des installations de stockage de nourriture potentiellement touchées par les conflits en cours, le Yémen, déjà en crise humanitaire, risque d’aggraver ses pénuries. Les réservoirs de carburant et une centrale électrique du port sont toujours en proie aux flammes, selon une source locale. La propagation de l’incendie pourrait ne pas être maitrisée pendant plusieurs jours, avec des pompiers mal équipés, avertit Mohammed Albasha, un analyste du Moyen-Orient pour Navanti, une entreprise américaine.
À Téhéran, la condamnation des « attaques du régime sioniste » à Hodeïda a été prononcée par le ministère des Affaires étrangères, qui tient Israël et ses alliés, y compris les États-Unis, responsables de « la poursuite des crimes commis à Gaza et des attaques contre le Yémen ».
Depuis novembre 2023, les Houthistes ont lancé des agressions contre des navires en mer du Yémen qu’ils estiment connectés à Israël, décochant également des missiles en direction des métropoles israéliennes, la majorité interceptée. Le front libanais avec le Hezbollah, bien plus proche que le Yémen qui se trouve à approximativement 1 800 kilomètres d’Israël, est scène d’affrontements presque journaliers. Dimanche dernier, deux entrepôts supposés du Hezbollah ont été ciblés par l’armée israélienne au sud du Liban, suivis par des tirs de roquettes dans le nord d’Israël.
Le Hezbollah a confirmé les assauts de roquettes Katioucha dans la région de Dafna, en Israël, « en représailles aux offensives israéliennes visant des civils à Adloun dans le sud du Liban, causant plusieurs blessés ».
La bataille dans la bande de Gaza, quant à elle, reste incessante malgré le risque d’une inflammation régionale. Dimanche dernier, une grande opération a été lancée par les militaires israéliens à Rafah, au sud. D’après le département de santé de l’enclave, sous la gestion du Hamas, l’attaque a entrainé la mort de 38 983 personnes, essentiellement des civils, depuis le 7 octobre.
L’arrivée de Benyamin Nétanyahou est attendue à Washington.
Au milieu de la tension montante, une rencontre est prévue mardi entre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président américain, Joe Biden, à Washington. Cette rencontre sera suivie le lendemain d’un discours de Nétanyahou au Congrès, une tentative de renforcer ses liens avec les États-Unis qui ont été perturbés par le conflit à Gaza, initié le 7 octobre par une attaque inédite du Hamas palestinien dans le sud d’Israël.
En partenariat avec le Qatar et l’Egypte, Washington essaie de relancer les pourparlers pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. « Il est crucial de garantir que nous avons un plan en marche, sur lequel nous travaillons continuellement avec nos partenaires arabes et Israël, (…) pour la gouvernance, la sécurité, l’aide humanitaire, la reconstruction, et je prévois que ce sujet sera au centre des discussions avec le Premier ministre », a déclaré Antony Blinken, secrétaire d’État américain, ce vendredi.
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