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22 juillet 2024 13 h 06 min

« Hymne estival au lâcher-prise »

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Durant l’année en question, le disco dominait la scène musicale, même si la new wave commençait à monter en puissance. C’était l’été 1979 et en France, les tubes disco comme « Born to Be Alive » de Patrick Hernandez, « I Will Survive » de Gloria Gaynor, et « YMCA » et « In the Navy » de Village People étaient en haut des charts. Ces chansons représentaient la bande sonore de nombreuses soirées, dont les mariages.

Un autre incontournable de cette époque venait avec une généreuse dose d’hédonisme bon enfant, un brin coquin, avec un refrain qui faisait un tabac sur les pistes de danse : « L’été s’ra chaud/l’été s’ra chaud/dans les tee-shirts/dans les maillots. » Accompagné de violons et d’effets de réverbération sur la voix, le nouveau single d’Eric Charden (1942-2012) est devenu l’hymne de ce fameux été.

Trois ans après le grand été de 1976, l’ancien membre du duo Stone et Charden adoptait le thème du réchauffement climatique dans cette chanson coécrite avec Didier Barbelivien et Guy Matteoni. Charden cherchait à épouser les sonorités de l’époque. Ses deux singles précédents en 1978 n’avaient pas rencontré le succès espéré. Pendant ce temps, d’autres artistes commençaient à affirmer leur présence avec des morceaux plus osés. Serge Gainsbourg se faisait tourmenter par une nymphette dans « Sea Sex and Sun » et Claude François s’était découvert « plus d’appétit qu’un barracuda » dans « Alexandrie, Alexandra ». Les charmantes mélodies de Charden semblaient bien fades en comparaison.

Allons-y alors dans le rythme du disco, puisque cela semble séduire tout le monde. Pour les lyrics, Barbelivien-Charden choisissent de rester simples. Dans le refrain, des rimes en « o », et dans les couplets, des rimes en « é », et le tout est joué. « Où vais-je me diriger?/Qui vais-je chérir, hein, hein, hein?/Dans quelle saison estivale/Vais-je me submerger, hein, hein, hein?/Où vais-je me diriger? » Nous devrions remarquer l’intelligent « hein, hein, hein » final qui réussit à redresser l’association « Je m’avancerai/Sur les galets », plutôt risquée. Si nous cherchons de l’audace, elle se trouve sans doute dans la longue introduction – environ une minute -, superbement orchestrée, guitares, violons, chœur, et une belle montée chromatique, un début prometteur pour un hit beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Après un été sur les ondes radio et dans toutes les discothèques, la chanson atteint le top 10 des ventes quelques semaines après la rentrée scolaire. Vous avez encore 24.68% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.