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22 juillet 2024 7 h 09 min

« Guerre Ukraine: Cinq Civils Tués Bombardements »

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Consultez tous nos articles, évaluations et couvertures de la guerre en Ukraine. Observez, des éclaircissements et analyses fournies par « Le Monde ». Du contexte complexe d’un groupe russe Utilisant des subterfuges pour approvisionner l’armée en matériel européen depuis la France à la Turquie. En Ukraine, des « troupes musicales » effectuent leur tour d’été. Au Donbass, une séparation imperceptible se forme entre les soldats ukrainiens et les civils qui sont soupçonnés de «prévoir l’arrivée des Russes». Volodymyr Zelensky espère la participation de la Russie à un sommet de paix futur. Un prix Nobel lance un appel : «Nous exigeons la mise en œuvre instantanée d’un cessez-le-feu en Ukraine et à Gaza pendant les Jeux Olympiques de Paris». Nous répondons à vos questions les plus courantes.

Comment s’utilisent les drones à Moscou et à Kiev? La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a atteint des proportions sans précédent ces derniers mois. D’après un rapport publié en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé dans les questions de défense, les Ukrainiens perdaient environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour le comparer, l’armée française compte un peu plus de 3 000 drones dans ses stocks.

Les Russes et les Ukrainiens utilisent principalement de petits UAV (véhicules aériens non-pilotés) d’origine civile, peu coûteux et en grande disponibilité. Ils sont utilisés pour observer le champ de bataille, orienter les troupes ou les tirs d’artillerie; certains sont également modifiés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Bien que leur nombre soit plus restreint, les drones-kamikazes jouent un rôle crucial. Ces drones de combat non pilotés, équipés d’explosifs, sont déployés au-dessus des zones de combat sans mission préalablement définie. L’arsenal russe inclut les drones locaux Lancet-3 et les Shahed-136 produits en Iran. En dépit de l’absence de flotte navale significative, l’Ukraine réplique avec des véhicules maritimes télécommandés, tels que des petits kayaks remplis d’explosifs (450 kilos de TNT).

Témoignage de l’importance des drones dans leurs stratégies de combat, Ukrainiens et Russes ont mis en place des systèmes pour soutenir leurs troupes sur le long terme. Ils n’ont pas seulement massivement acheté des drones civils, mais ont également créé leur propre capacité de production. Démarrée au début de la guerre de Donbass, qui a commencé il y a une décennie, l’industrie ukrainienne a progressivement pris son envol. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique annonçait la mise au point d’un drone similaire au Lancet russe, bientôt lancé sous le nom de Peroun, dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Entravée par les sanctions de l’occident qui restreignent son accès aux composants électroniques, la Russie se trouve en difficulté. Cependant, selon les services de renseignements américains, Moscou aurait commencé à construire une fabrique dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour y produire des drones-kamikazes d’inspiration iranienne, tels que les Shahed-136.

Que peut-on dire sur les stocks de missiles russes ?
Il est très compliqué, et même impossible, de connaître l’état exact des réserves de missiles de l’armée russe. Les services de renseignement ukrainiens font régulièrement des annonces à ce sujet, mais leur fiabilité laisse à désirer.

Andri Ioussov, représentant des services de renseignement de la défense (GUR), rapporté par Liga.net, a déclaré que les forces militaires russes comptaient 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre, et plus de 900 restaient en début d’année. Au chiffre total, Ioussov a ajouté environ dix mille missiles antiaériens S-300, avec une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’une quantité significative de S-400, une version plus récente avec une portée triplée. En août, Vadym Skibitsky, adjoint du GUR, a annoncé un total de 585 missiles ayant une portée de plus de 500 kilomètres.

Concernant les capacités de production, elles aurait augmenté pour atteindre une moyenne de cent missiles balistiques ou de croisière par mois, selon plusieurs experts. La production était évaluée à 115 unités en octobre par le GUR.

De plus, la Russie aurait récemment ajouté à son arsenal des missiles à courte portée provenant d’Iran et de Corée du Nord. D’après Reuters, qui fait référence à plusieurs sources iraniennes, depuis janvier, la Russie aurait reçu 400 missiles iraniens de la catégorie Fateh-110 (portée de 300 à 700 kilomètres) suite à un accord. Le nombre de missiles en provenance de Corée du Nord que la Russie a acquis reste inconnu, cependant, 24 ont été lancés en Ukraine du 30 décembre 2023 au 7 février 2024, d’après le procureur général, Andriy Kostin. Des experts, ayant examiné les débris et les trajectoires, supposent qu’il s’agit probablement des modèles KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres.

En ce qui concerne les avions de combat F-16 ?

La requête du président ukrainien pour des avions de combat F-16 a été acceptée par les États-Unis en août 2023. On compte plus de 300 F-16 répartis dans neuf pays européens dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal. Cependant, tous ces pays ne peuvent pas tous immédiatement transférer ces avions.

Le chiffre de 42 F-16 suggérés par Volodymyr Zelensky à être promis à Kiev par les alliés occidentaux n’a pas été validé. Selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen, le Danemark a promis d’en donner 19, dont les 6 premiers seront livrés à la fin de 2023, suivis de 8 autres en 2024 et 5 en 2025. Les Pays-Bas qui ont également fait une promesse possèdent 42 unités, mais le nombre qu’ils comptent transférer n’a pas été spécifié.

En outre, les pilotes ukrainiens doivent être formés pour piloter ces avions de combat américains. Onze pays alliés de Kiev se chargent de cette formation. L’OTAN prédit que les soldats ukrainiens seront prêts à utiliser ces avions en combat début 2024, tandis que d’autres experts suggèrent l’été de la même année.

En fin de compte, quels sont les soutiens militaires que les alliés de Kiev fournissent?

Deux ans après le lancement de la guerre à grande envergure, le support occidental à Kiev montre des signes d’affaiblissement. Selon le dernier rapport publié en février 2024 par l’Institut Kiel, l’engagement en nouvelles aides a connu une baisse entre août 2023 et janvier 2024, en comparaison avec la même période de l’année précédente. Cette tendance de diminution pourrait continuer avec le Sénat américain luttant pour l’approbation d’aides, ainsi que l’Union Européenne (UE) ayant du mal à faire approuver une aide de 50 milliards le 1er février 2024, en raison de l’opposition hongroise. Il convient de noter que ces deux paquets d’aide ne sont pas inclus dans le dernier bilan de l’Institut Kiel qui s’achève en janvier 2024.

Les données de l’Institut Kiel allemand mettent en évidence une diminution et concentration du nombre de donateurs autour d’un groupe de pays spécifiques : les Etats-Unis, l’Allemagne et les pays du nord et de l’est de l’Europe. Ceux-ci offrent à la fois un soutien financier important et des armes de pointe. Depuis février 2022, les pays en soutien à Kiev se sont engagés à hauteur d’au moins 276 milliards d’euros en termes militaires, financiers ou humanitaires.

En valeur absolue, les nations les plus riches ont été les plus généreuses. Les États-Unis sont de loin les premiers donateurs, ayant annoncé plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards en aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont annoncé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides communes issues des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), ce qui équivaut à un total de 158,1 milliards d’euros.

En rapportant les contributions au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, nous obtenons un classement différent. À cet égard, les États-Unis descendent à la vingtième position (avec 0,32% de leur PIB), bien derrière des pays limitrophes de l’Ukraine ou des anciennes républiques soviétiques alliées. C’est l’Estonie qui se hisse en tête des dons en se basant sur le PIB, avec un généreux 3,55%, suivie du Danemark (2,41%) et de la Norvège (1,72%). Les deux autres pays qui complètent le top cinq sont la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Ces trois États baltes, tous partageant une frontière avec la Russie ou son alliée, la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus magnanimes depuis l’escalade du conflit.
Selon le classement basé sur le pourcentage du PIB, la France se place en vingt-septième position, ayant contribué avec seulement 0,07% de son PIB, légèrement en retard par rapport à la Grèce (0,09%). L’assistance accordée par la France a connu une baisse progressive depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était à la vingt-quatrième position en avril 2023, et à la treizième en été 2022.
Enfin, qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Durant plusieurs mois, l’Ukraine et la Pologne ont fait face à des difficultés dans leurs relations à cause du transit du grain ukrainien, source de conflits. Au printemps 2022, la Commission européenne a mis en œuvre des « canaux de solidarité » pour faciliter l’exportation et la commercialisation des produits agricoles ukrainiens, exemptés de droits de douane, vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Cependant, selon la Fondation Farm, environ la moitié des céréales ukrainiennes passent par l’UE ou y terminent leur route depuis le début de la crise. Ces grains sont vendus à un prix beaucoup plus bas que le blé cultivé en UE, notamment en Europe centrale.

Des pays comme la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont affirmé que ces importations perturbent leur marché local et ont donc un impact sur les revenus de leurs agriculteurs. En conséquence, ces pays ont unilatéralement suspendu leurs importations en avril 2023, une décision que Bruxelles a acceptée sous certaines conditions. L’embargo devait permettre le transit vers d’autres pays et ne devait durer que quatre mois. Cependant, Varsovie a choisi de maintenir sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, insistant sur le fait que le problème initial n’était pas résolu. Cette décision a été prise malgré l’avis de Bruxelles qui estimait que l’embargo n’était plus nécessaire car ses études indiquaient qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux du grain.

Les agriculteurs en Pologne manifestent en bloquant la limite territoriale avec l’Ukraine, entravant l’entrée des véhicules ukrainiens sur leur territoire. Ils appellent à un « embargo total » sur les marchandises agricoles et alimentaires en provenance de l’Ukraine. Les manifestants critiquent l’augmentation drastique de leurs frais de production, dans un contexte où les silos et les dépôts sont engorgés et que les tarifs sont au plus faible. Au début de 2024, le dirigeant ukrainien interprétait ce siège de la frontière polonaise comme un signe de « dégradation de la solidarité » pour son pays, et a demandé des discussions avec la Pologne. « Seule la capitale russe profite » de ce climat tendu, a-t-il aussi avancé, en critiquant « l’émergence de slogans franchement favorables à Poutine ».

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