Dans le futur, les perturbations climatiques auront un impact significatif sur l’agriculture, rendant les aliments significativement plus chers. Cette situation dévastatrice sera exacerbée par la centralisation des capitaux dans le secteur. Par exemple, l’agriculture rurale est progressivement marginalisée au profit de grandes entreprises transnationales qui contrôlent des chaînes de valeur de portée intercontinentale.
Actuellement, cinq entreprises – notamment Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cofco, Cargill, et Louis Dreyfus Company (LDC) – contrôlent presque toute la fourniture de nourriture à l’échelle globale. De ce fait, ces géants ont une influence majeure sur les prix de vente. Ces firmes contrôlent approximativement 80% du commerce mondial de céréales.
Il est facile à comprendre que lorsqu’un oligopole composé de quelques entreprises monopolise un marché aussi essentiel que l’alimentation de la majorité de la population mondiale, cela mène inévitablement à une hausse des prix au détriment des consommateurs.
Récemment, ADM, Bunge, Cargill et LDC ont drastiquement augmenté leurs marges de profit. En comparant les profits record de ces titans en 2022 par rapport à la moyenne de leurs profits entre 2016 et 2020, on observe une augmentation de 300 % pour ADM, 280 % pour Bunge, 250 % pour Cargill et 280 % pour LDC. Une croissance saisissante.
Rappelons que la Russie et l’Ukraine constituent 30% des exportations mondiales de blé. Les conflits géopolitiques dans cette zone pourraient donc inévitablement influencer les prix, les faisant monter. Dans le contexte russe, certaines augmentations de prix pourraient éventuellement être le résultat d’une tentative de perturbation du marché alimentaire de l’Union européenne.
Néanmoins, si les hausses des coûts des produits alimentaires par les grandes entreprises transnationales reflétaient uniquement l’augmentation des taux due à la guerre (probablement amplifiée par les marchés financiers), leurs marges bénéficiaires n’auraient enregistré une croissance aussi spectaculaire, étant donné que l’augmentation de leurs tarifs aurait été uniquement nominale.
En fait, une marge bénéficiaire représente le pourcentage de profit obtenu par la vente d’un produit par rapport à son coût d’achat. Sur cette base financière, nous pouvons conclure que la concentration du capital dans le secteur alimentaire, actuellement, se fait au détriment des consommateurs.
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