Face à toutes les adversités, la dévastation de l’Amazonie persiste. Selon l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE), dans le vaste bois tropical, plus de 13 400 incendies ont été signalés au cours des six premiers mois de 2024. Cela indique une augmentation de 61% par rapport à la même période en 2023 et une inflation de 72% par rapport à la moyenne des quatre années de règne de Jair Bolsonaro (2019-2022), synonyme de dévastation environnementale.
La principale responsable est la sécheresse dévastatrice qui a commencé en 2023, qui est un effet cumulatif du phénomène climatique El Niño et du réchauffement mondial. André Guimaraes, directeur général de l’Institut de recherche environnementale de l’Amazonie (IPAM), atteste que « nous traversons la plus grave sécheresse en Amazonie depuis 125 ans » et ajoute que « le déficit hydrique cumulé par l’écosystème depuis 2023 rend la végétation hautement inflammable ».
Dans la région d’Amazonas, grande trois fois que la France, l’état d’urgence a été proclamé dans vingt municipalités situées le long des rivières Jurua, Purus et Solimoes, dont les niveaux ont chuté de manière alarmante. En conséquence, l’utilisation du feu, même pour des pratiques agricoles réglementées, a été interdite pendant 180 jours dans tout Amazonas par les autorités locales.
Cependant, malgré ces mesures, 260 foyers d’incendie ont été signalés dans la région le 18 juillet seulement, ce qui représente vingt fois plus qu’en 2023 pour la même date.
Il y a donc un risque d’embrasement généralisé.
L’état de la situation préoccupe énormément Luiz Inacio Lula da Silva, qui a placé l’environnement au centre de ses priorités et comme son principal levier de visibilité à échelle internationale. Nommant la célèbre militante écologiste Marina Silva à la tête du ministère de l’environnement, le président de gauche a rétabli les programmes principaux de préservation de la nature, précédemment sabordés par l’extrême droite de Jair Bolsonaro. Les effets de ces actions n’ont pas tardé à se manifester : en Amazonie brésilienne, la déforestation a été diminuée de moitié en 2023. D’après l’INPE, sur les six premiers mois de 2024, seule une superficie de 1 800 km2 de forêt a été supprimée, marquant une réduction de 34 % par rapport à la même période en 2023.
Paradoxalement, alors que la déforestation décline, les feux de forêts augmentent. Ceci s’explique par le fait que les zones actuellement enflammées sont en fait des parcelles déboisées il y a quelque trois ou quatre ans. C’est une mise en lumière de l’intervalle temporel entre la déforestation et les incendies, éclaircit François-Michel Le Tourneau, directeur de recherche au CNRS et expert de l’Amazonie. De surcroît, c’est une année de sécheresse exceptionnelle, ce qui favorise la propagation des incendies.
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