Près d’une année après l’attaque terroriste du Hamas, Israël est désormais enlisé dans un bain de sang à Gaza. Ce combat, au lieu de diminuer la puissance du mouvement islamiste, dévaste l’enclave palestinienne, en semant les graines de l’extrémisme pour les années à venir.
L’échec des États-Unis à sécuriser un simple armistice, en dépit du soutien du Conseil de sécurité de l’ONU, semble éliminer toute possibilité de résolution durable du conflit israélo-palestinien. Toutefois, un groupe de six experts français pense avoir trouvé une solution pour relancer rapidement le processus de paix. Cette solution repose sur l’internationalisation de la gestion post-guerre à Gaza. Le désastre actuel et sa logique de guerre totale démontrent que l’impasse du processus bilatéral israélo-palestinien ne profite qu’aux radicaux des deux côtés.
Les auteurs de ce rapport sont Jean-Paul Chagnollaud et Agnès Levallois, qui dirigent l’Iremmo (Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient). Le rapport comprend également les contributions d’Antoine Arjakovsky et Jacques Huntzinger du Collège des Bernardins, de Michel Duclos de l’Institut Montaigne, et de Bernard Hourcade, un expert iranien de renom. Il faut également mentionner que MM. Huntzinger et Duclos ont été ambassadeurs de France en Israël et en Syrie respectivement.
La situation actuelle critique prend en considération l’aspect régional, compte tenu du risque d’escalade mis en évidence par le conflit israélo-iranien d’avril 2024. Cette spirale pourrait mener à un affrontement armé entre Israël et l’Iran, incitant les pays occidentaux et arabes à y participer. Même si une telle explosion est évitée, le danger d’une « nouvelle Nakba », aussi tragique que l’exode palestinien de 1948, persiste, avec un possible « transfert massif de Palestiniens de Gaza en Egypte », sur la toile de fond d’une « troisième intifada » enflamment la Cisjordanie.
Un autre « scénario noir » envisage une sorte de « somalisation » de la bande de Gaza, une « zone sans maître, chaotique, le théâtre de conflits interminables entre Israël et les éléments reconstitués du Hamas ». C’est ce scénario qui semble se dessiner, avec l’incapacité pour Benyamin Nétanyahou d’obtenir la « victoire totale » qu’il a assignée à son armée sur le Hamas.
Face à une telle obstination israélienne, le Hamas et ses alliés palestiniens restent persuadés qu’ils « contrôlent le temps de la guerre », alors qu’il est clair que « si demain, il y avait une trêve ou un cessez-le-feu, le gouvernement israélien, le Hamas, mais aussi l’Autorité palestinienne, seraient incapables d’organiser l’avenir de Gaza ». Voilà pourquoi une coalition de pays arabes et occidentaux doit prendre une forme de « tutelle » sur la bande de Gaza, avant de la transférer à une « Autorité palestinienne renouvelée, capable de gérer le territoire de manière ordonnée et efficace ».
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