Dans une de ses vidéos récentes adressée à ses 1 200 followers TikTok, Milisa Ben Ahmed Aly, implore ardemment les hommes de considérer la thérapie. Elle plaide pour que ceux qui infligent aux femmes des traumatismes en ne résolvant pas leurs propres problèmes, cherchent d’abord de l’aide professionnelle.
Les thérapies de couple, qui ont vu le jour dans les années 1960 pour améliorer la communication entre les partenaires, continuent d’être pertinentes dans les années 2020. Aujourd’hui, certains préfèrent que leur partenaire potentiel soit déjà engagé dans un processus thérapeutique avant d’initier une relation. Comme le dit la jeune femme de 27 ans originaire de Lyon, elle sonde les antécédents thérapeutiques de quelqu’un dès le premier rendez-vous pour évaluer sa capacité à faire face à ses problèmes.
Ayant commencé sa propre thérapie en 2021, Aly a vu sa capacité à gérer ses émotions et ses conflits interpersonnels s’améliorer. Elle pense que si son partenaire a également entrepris des démarches thérapeutiques, il sera mieux préparé à gérer leur relation. En privilégiant ceux qui sont réceptifs à l’idée d’aller voir un psychologue, elle souhaite éviter d’être utilisée comme un réceptacle pour les problèmes émotionnels non résolus de son partenaire. Comme elle l’a partagé, un de ses ex-partenaires avait beaucoup de problèmes émotionnels et utilisait leur relation pour les évacuer, sans offrir de réciprocité. Elle aurait préféré qu’il investisse dans une thérapie pour gérer ses traumatismes.
Juliette (un pseudonyme), une chorégraphe et danseuse parisienne de 32 ans, a spécifiquement établi un critère de choix pour ses partenaires masculins : ils doivent avoir consulté un psychologue. Suite à ses expériences passées avec des compagnons manipulateurs et dénigrants, Juliette a décidé, depuis cinq ans, de ne fréquenter que des hommes qui ont fait une démarche vers la thérapie. Selon elle, cela favorise une meilleure gestion des émotions, réduit leur stress et favorise une prise de conscience de l’impact de leurs actions sur autrui.
La stratégie de séduction de Juliette semble être plus courante parmi les femmes hétérosexuelles, comme l’indiquent les témoignages recueillis pour cet article. Pour certaines, le but serait de soulager la pression liée à la santé mentale d’un partenaire résistant à la thérapie. Une étude publiée dans la revue Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology en 2018 révèle que les hommes atteints de troubles mentaux sont deux fois moins susceptibles de chercher de l’aide que les femmes. De plus, selon une étude de Doctolib en 2022, les femmes représentent toujours 78% des patients pour les consultations psychologiques, sur la base des rendez-vous pris via leur plateforme. Il reste encore 65.95% de cet article à lire, accessible uniquement aux abonnés.