Un rassemblement considérable de manifestants s’opposant aux réservoirs a eu lieu dans le Poitou, avec une affirmation ferme qu’ils continueraient jusqu’à ce qu’un moratoire soit obtenu. Ces déclarations ont été faites le dimanche 21 juillet, suite à une semaine de protestations relativement paisibles qui ont atteint un point culminant le samedi avec une manifestation plus agitée.
« La manifestation était très considérable. Et nous avons atteint nos buts qui étaient d’obtenir un moratoire et de rendre visible l’industrie agroalimentaire, pour cibler la source de notre problème avec les réservoirs qui est leur monopolisation par l’industrie agroalimentaire », a annoncé Johanne Rabier, du groupe anti-réservoirs Bassines non merci. « Nous ne cesserons pas, c’est crucial », a-t-elle ajouté.
Le dimanche matin, au Village de l’eau, à Melle, dans le département des Deux-Sèvres, de nombreux manifestants ont commencé à démanteler leurs tentes et à partir, soit en voiture, soit en faisant de l’auto-stop. Le camp de plusieurs milliers de personnes qui avait été établi depuis le mardi n’avait rencontré aucune opposition des forces de l’ordre, a noté l’Agence France-Presse.
Leur protestation contre les mégareservoirs, des dépôts d’irrigation contestés, a été interrompue le vendredi suite à un début d’incendie causé par un gaz lacrymogène dans un champ de paille. Samedi, les manifestants ont brièvement bloqué un site céréalier sur le port maritime de La Rochelle. L’événement a ensuite attiré une foule de 6000 à 10000 personnes et a été marqué par des altercations, sans blessures graves.
« Nous avons planté de très belles graines et il y aura un avant et un après Village de l’eau », a affirmé Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci. « Nous n’avons jamais été aussi proche » d’un moratoire sur les réservoirs, a-t-il ajouté.
Suite aux incidents survenus à Sainte-Soline dans le département des Deux-Sèvres en mars 2023, le leader a exprimé sa satisfaction quant à la résolution de la mobilisation sans tomber dans le piège tendu par le syndicat agricole Coordination rurale. Ce dernier souhaitait venir en aide pour « défendre les fermes », une initiative peu soutenue. Par ailleurs, la FNSEA, un autre syndicat agricole, a salué la retenue des agriculteurs, après avoir lancé un « appel à la tranquillité », auprès de l’AFP.
D’après les données fournies par les autorités, neuf individus ont subi des blessures mineures à la Rochelle, et sept personnes ont été appréhendées. Le dimanche, le bureau du procureur a annoncé que six individus en garde à vue seraient libérés, trois d’entre eux ont été convoqués devant le délégué du procureur pour intrusion dans la zone portuaire, un jugement pour rébellion et participation à une manifestation interdite. De plus, deux autres convocations devant le tribunal correctionnel ont été émises, l’une pour une intrusion dans un Ehpad et l’autre pour participation à un groupe visant à commettre des dégâts.
La prolongation d’une dernière garde à vue a été justifiée par le fait que l’individu avait fourni une fausse identité, selon les déclarations du bureau du procureur.