Samedi 20 juillet, au cœur du parc Charruyer de La Rochelle, une multitude de manifestants – 5000 selon les autorités locales et 6000 selon les organisateurs – s’est rassemblée pour protester contre les mégabassines. Ils avaient deux possibilités : rejoindre un cortège « familial » en direction du sud ou marcher vers le nord avec un défilé qualifié de « populaire » et « déter’ ». Vers midi, ce dernier groupe se dirige rapidement vers le port de La Pallice, symbole d’une agriculture industrialisée et globale qui, d’après les militants « antibassines », pousse les agriculteurs à adopter des modèles de production gourmands en eau et orientés vers l’exportation.
On pouvait entendre différents slogans, tels que « No Bassaran », « Pas de bassines à Sainte-Soline, la guerre de l’eau a commencé, on se battra pour la gagner ». Dans l’ensemble, l’événement, rythmé par des chants, des instruments de musique et des défilés de personnes déguisées, avait un caractère festif, à l’image de la vision des organisateurs principaux, Les Soulèvements de la Terre, Bassines non merci (BNM) et Attac. Ces groupes étaient rassemblés depuis le 16 juillet à Melle (Deux-Sèvres), où ils avaient établi un « village de l’eau ». Néanmoins, de nombreux participants portaient des masques, des casques et des lunettes de protection, certains pour se prémunir des gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement, d’autres, vêtus de noir, semblaient déterminés à former un « black bloc ».
Des Abribus sont rapidement détruits, et un récipient à verre est renversé pour obtenir des munitions. Plusieurs individus endommagent la façade d’une boutique Utile et des hooligans connus sous le nom de « black blocs » pénètrent pour voler de l’eau, du vin et des pizzas, qui sont ensuite abandonnées sur le trottoir pour les manifestants. À plusieurs reprises, des manifestants surnommés « médics « , qui sont responsables des soins, interviennent pour calmer certains agitateurs et pour rassurer les locaux. Une habitante exprime son inquiétude à la vue de ces gens masqués, mais un volontaire la rassure en disant qu’ils sont pacifistes et qu’ils cherchent à apaiser la situation.
Tout juste trente minutes après le commencement du rassemblement, les forces de l’ordre, qui sont en grand nombre car le ministère de l’intérieur avait déployé 3000 agents dans le Poitou cette semaine, se trouvent derrière la foule. Les agents encerclent ensuite l’avenue Edmond Grasset, une rue assez étroite sans aucune issue latérale. Selon une décision du Conseil d’État en date du 11 juin 2021, cette pratique est illégale sauf dans certaines circonstances particulières. Ces manifestations non organisées ne sont pas permises, ce qui laisse craindre des actes violents des deux parties.
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