Toutes les religions discutent de la sexualité. Les dirigeants religieux sont souvent en contradiction avec l’évolution d’une société occidentale sécularisée sur ce sujet. Les croyants peuvent donc avoir du mal à harmoniser leur vie sexuelle avec les principes de leur foi, ce qui peut conduire à diverses adaptations.
La sociologue Marion Maudet, professeure à l’université Lumière-Lyon-II et au Centre Max-Weber, a mené une enquête approfondie sur la vie sexuelle et amoureuse de jeunes fidèles français partagés entre ces deux courants. Elle a utilisé des enquêtes statistiques et des entretiens, conduits auprès de catholiques et musulmans âgés de 18 à 35 ans, pour produire un livre, « Au commencement était le couple. Sexualité, amour et religion chez les jeunes (PUF, 266 pages, 23 euros).
Elle a étudié le rapport des jeunes croyants avec la sexualité et comment leur pratique sexuelle se distingue de celle des autres jeunes. En ce qui concerne les catholiques, les statistiques sur la sexualité indiquent qu’à partir des années 1970, la sexualité des catholiques a commencé à se rapprocher de celle des individus sans affiliation religieuse, devenant presque indifférenciée.
En termes d’âge du premier rapport sexuel (17,6 ans pour les filles et 17 ans pour les garçons en 2016, selon Santé publique France), de la masturbation, de l’usage de contraceptifs et de la consommation de pornographie, les différences entre les catholiques et les non-religieux sont devenues minuscules. Toutefois, une minorité de jeunes catholiques très dévots diffère des non-croyants, en entrant plus tard dans la sexualité et en ayant moins de partenaires.
Selon la dernière étude disponible sur la sexualité des Français, effectuée en 2006 par Inserm et INED, l’absence de données statistiques précédentes concernant les jeunes musulmans rend complexe la détection de tendances évolutives. La vie sexuelle de cette population, et plus spécifiquement celle des jeunes femmes musulmanes, paraît néanmoins différer légèrement de celle du reste des Français. Une initiation sexuelle plus tardive est remarquée chez les femmes musulmanes, avec seulement 11% d’entre elles ayant eu leur premier rapport sexuel avant 16 ans, comparativement à 30% de la population générale. Plus fréquemment, leur premier partenaire sexuel est également leur futur époux. De plus, leurs pratiques sexuelles tendent à être moins variées, avec une fréquence moindre de fellation et cunnilingus notamment chez les femmes musulmanes. 75.42% de l’article original restent à lire pour les abonnés.
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