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21 juillet 2024 11 h 09 min

« Darleux: Les enfants poussés, mal dans leur peau »

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Cléopâtre Darleux, handballeuse nationale, n’a pas vu sa fille depuis près de six semaines, suite au début de son entraînement pour les Jeux Olympiques de Paris le 12 juin. Avant cela, la maman et sa fille Olympe ont créé un calendrier ensemble. Olympe a noté les numéros des jours et a illustré les drapeaux français pour marquer les jours de match. A l’âge de 35 ans, c’est la deuxième fois que Cléopâtre s’absente pour une période si prolongée de sa famille. Pendant les précédents Jeux à Tokyo en 2021, Olympe était trop jeune pour s’en souvenir. Maintenant, à 4 ans et demi, elle commence à comprendre l’importance de cet événement sportif majeur. Au début du mois de juin, elle a même regardé sa mère porter la flamme olympique dans les rues de Brest, leur ville d’origine. Pendant les jeux, elle marquera chaque jour passé sur le calendrier, attendant avec impatience le retour de sa mère.

Cléopâtre se souvient qu’elle a commencé à se sentir mère lorsque qu’elle était enceinte. C’est à ce moment-là qu’elle a réalisé qu’elle n’était plus seule et qu’elle allait devoir prendre soin d’un autre être. Elle était enceinte d’un mois lorsque qu’elle a reçu un gros ballon en pleine tête qui a provoqué une commotion cérébrale. Elle a alors réalisé qu’il était trop dangereux de continuer à jouer et a alors révélé qu’elle était enceinte. Elle a alors mis sa carrière en pause jusqu’à l’accouchement.

J’ai eu de nombreuses discussions avec des collègues handballeuses qui sont mères, en cherchant également sur Internet des témoignages de sportives durant leur grossesse. Les avis varient énormément, certaines affirment maintenir leur activité de course tandis que d’autres suggèrent qu’il vaut mieux éviter les sauts. Il est intéressant de noter que certaines femmes dans les pays Scandinaves continuent de courir jusqu’à un mois avant leur accouchement. J’ai choisi d’écouter mon corps, de suivre mes envies et de m’arrêter en cas de ressenti désagréable. J’ai ainsi couru jusqu’à mon sixième mois de grossesse, avant de me tourner vers des exercices plus traditionnels, comme le levage de poids et l’entraînement aérobie.

En ce qui concerne la nouvelle orientation quant à la maternité dans le sport de haut niveau, je ressens un changement notable. Depuis la naissance de ma fille, des avancements significatifs ont eu lieu, par exemple, une convention collective dans le handball a été mise en place, garantissant le maintien de salaire lors d’une grossesse. Auparavant, une telle protection pour une absence de longue durée n’excédait pas trois mois. Et nous voyons de plus en plus d’athlètes revenir à leur niveau de performance optimal après une grossesse. Des exemples incluent la boxeuse Estelle Mossely, la judoka Clarisse Agbegnenou et Pauline Coatanea de mon propre club, le Brest Bretagne Handball. D’ailleurs, j’ai repris l’entraînement deux semaines après la naissance de ma fille et les matchs deux mois et demi plus tard, ce qui m’a permis de remporter une médaille d’or à Tokyo.

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