De graves troubles ont éclaté au Bangladesh, et l’information lente sur le conflit illustre une violence sans précédent. Depuis le soir du jeudi 18 juillet, les services d’Internet et de téléphonie mobile ont été perturbés. La majorité des sites web de journaux locaux restent introuvables.
Des manifestations étudiantes contre les quotas dans les services publics, qui jusqu’à présent étaient relativement paisibles, se sont transformées en émeutes intenses contre le gouvernement le lundi 15 juillet. Depuis plusieurs jours, des affrontements ont eu lieu entre les étudiants et les forces de l’ordre, ainsi qu’avec les contre-manifestants de la Bangladesh Chhatra League (BCL), la section étudiante de l’Awhami League, le parti de la première ministre Sheikh Hasina.
On ne dispose pas encore d’un bilan précis. Cependant, au moins 110 personnes sont mortes depuis le début de la semaine, dont 62 le vendredi seul. Des milliers de personnes ont également été blessées. « La hausse du nombre de morts souligne l’intolérance totale des autorités bangladaises face aux manifestations et à la dissidence », dénonce Babu Ramp Pant, Directeur adjoint régional pour l’Asie du Sud d’Amnesty International. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a également dénoncé la répression, qualifiant les attaques de « choquantes et inacceptables ».
Il y a une atmosphère de chaos. L’État, qui a déployé l’armée et institué un couvre-feu, fait craindre les pires violations des droits de l’homme. Le matin du samedi 20 juillet, les rues de la capitale, Dacca, étaient désertes, mais les forces militaires et paramilitaires avaient pris position à plusieurs endroits de la ville.
Le vendredi, malgré l’interdiction de ralliement en vigueur à Dacca, les protestataires ont fait preuve de courage. Au bout de 19 jours de manifestations qui ont débuté le 1er juillet, la métropole bangladaise a été le lieu d’incident chaotiques, englobant des confrontations, des chasses, ainsi que des actes d’incendie volontaire, qui ciblait en particulier les édifices d’Etat. Dans le district de Narsingdi, à une distance de 50 km de Dacca, des manifestants ont envahi une prison, facilitant l’évasion de plusieurs prisonniers.
Les hôpitaux étaient débordés par l’arrivée de centaines de blessés. D’après le directeur adjoint de l’hôpital Farazy à Dacca, beaucoup de protestataires se sont abrités le vendredi 19 juillet dans les ruelles étroites avoisinant l’hôpital, tandis que des hélicoptères tiraient sur eux depuis les airs. A l’hôpital d’Uttara situé dans la capitale, une personne a été touchée par un tir à bout portant.
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