Dans un tremblement de terre de révélations choquantes, Valérie Boismartel, la directrice du centre hospitalier de Vendôme, construit sur un vieux prieuré situé au centre de la ville, a dû rester calme pour galvaniser son personnel. Le 19 juillet, elle a appris que la cour de Blois, la veille, avait inculpé deux médecins de son hôpital, dont le responsable des urgences, pour de supposées agressions et harcèlement sexuel et moral.
Ces professionnels de la santé sont désormais interdits d’exercer dans l’établissement et sont sous contrôle judiciaire. Le responsable des urgences a été exclu du département de Loir-et-Cher, tandis que l’autre médecin peut encore travailler dans la région, y compris dans un cabinet médical des quartiers nord de Blois. Il a été également mentionné qu’un troisième médecin impliqué dans le harcèlement sexuel avait été libéré de garde à vue pour des raisons de santé, étant déjà en arrêt maladie, selon la directrice.
Tout cela a débuté au printemps lorsque une étudiante en médecine a rapporté une agression sexuelle au doyen de son université, qui a à son tour informé la directrice générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS), Clara de Bort, qui est intervenue rapidement. Une enquête administrative indépendante est en cours.
« Valérie Boismartel a reçu une lettre de la directrice de l’ARS le 27 mars, l’informant d’une plainte déposée par une stagiaire en médecine générale. Cette dernière aurait été victime de harcèlement sexuel par un médecin senior du département des urgences dont le nom n’a pas été mentionné dans la missive. Cela a conduit la directrice de l’ARS, Mme de Bort, à suspendre temporairement l’approbation pour l’hébergement des stagiaires dans ce département. Elle justifiait cela par le fait que l’environnement pédagogique n’était plus convenable, et l’est toujours pas. A la suite de cela, Boismartel a mis en place une enquête indépendante et a embauché plusieurs enquêteurs externes ainsi qu’un juriste en droit du travail. Elle a également signalé l’affaire à la procureure de Blois, en conformité avec l’article 40 du code de procédure pénale, car il s’agit d’un acte délictueux.
Pendant un mois, des entretiens individuels ont été conduits hors de l’hôpital, au cours desquels au moins onze femmes ont révélé avoir été victimes d’harcèlement sexuel et d’intimidations constants, parfois sur plusieurs années. Un rapport anonyme a été présenté à la procureure de Blois à la mi-mai, ce qui a intensifié l’enquête. Suite à cela, les officiers de la police judiciaire ont recueilli huit plaintes supplémentaires.
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