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20 juillet 2024 13 h 06 min

Fin paisible pour gouverneur syrien Californien

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En 2011, Samir Othman Al-Sheikh, vêtu d’un costume noir et droit comme un «i», est confronté au président syrien, Bachar Al-Assad, dans une salle de réception du palais présidentiel de Damas. À l’apogée de sa carrière, il vient de se voir attribuer le poste de gouverneur de la province de Deir ez-Zor, située le long de l’Euphrate. Tandis que la Syrie plonge dans une guerre civile, M. Al-Sheikh est chargé de restaurer l’ordre dans cette région orientale du pays, une mission qu’il accomplira avec beaucoup de dévouement.

Cependant, en 2022, une photo prise onze ans plus tard va entraîner sa déchéance. Samir Othman Al-Sheikh est désormais installé en Californie après avoir obtenu un visa d’immigrant. Il est reconnu sur une photo partagée sur les réseaux sociaux par un compatriote originaire d’Idlib, tout comme lui. C’est cette personne qui met en alerte Omar Alshogre, militant des droits de l’homme et survivant des prisons syriennes, devenu une figure de proue de l’opposition anti-Assad. Alshogre se lance à la poursuite d’Al-Sheikh, l’identifie et transmet ces informations aux autorités américaines.

Ainsi, le 10 juillet, des agents du département américain de la Sécurité intérieure arrêtent M. Al-Sheikh, âgé de 72 ans, à l’aéroport international de Los Angeles alors qu’il s’apprête à prendre un vol pour Beyrouth, la capitale libanaise. La veille, un mandat d’arrêt avait été émis contre lui à la demande des services de sécurité. Aujourd’hui, il est le plus haut responsable du régime syrien arrêté à l’étranger depuis 2011. Il est accusé d’avoir trompé les services d’immigration lors de sa demande de visa et en demandant la nationalité américaine.

Pour tenter d’obtenir une naturalisation illégalement, Samir Othman Al-Sheikh a été détenu. Maria Cure, de la Syrian Emergency Task Force, une organisation non gouvernementale américaine, a révélé qu’il avait falsifié divers documents officiels, y compris sa demande de visa. Il avait de plus juré sur l’honneur ne pas avoir participé ou encouragé de quelque manière que ce soit à des assassinats politiques, des violences ou des exécutions extrajudiciaires. M. Al-Sheikh a également été reproché pour avoir fourni des informations et des documents incorrects. Ces infractions pourraient le conduire en prison pour une durée maximale de dix ans.

Avant de devenir le gouverneur de Deir ez-Zor, M. Al-Sheikh était à la tête de la prison d’Adra, située dans les environs de Damas, de 2005 à 2008. Dans cette prison, plusieurs milliers de dissidents politiques ont été emprisonnés. Cinq ex-détenus de cette institution ont porté plainte pour lui pour tortures et meurtres. Ils ont déclaré que M. Al-Sheikh se déplaçait souvent dans la prison, cautionnait les exécutions et observait les détenus se faire pendre dans un espace connu sous le nom de « place des exécutions ».

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