Le futur du Pacte vert européen sera déterminé dans les mois à venir, et pour le moment, rien ne garantit que celui-ci pourra atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, tel qu’engagé dans l’Accord de Paris. Le 18 juillet dernier, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a beau mettre en avant son engagement à mettre en œuvre ce Pacte lors de son discours devant le Parlement européen, ses ambitions véritables restent ambiguës.
L’ex-ministre de la défense d’Angela Merkel, qui avait placé le combat contre le changement climatique au centre de son programme lors de sa première présentation à la députation européenne en 2019, défend maintenant une approche pragmatique quant aux objectifs du pacte vert de l’Union Européenne (UE).
Von der Leyen a réussi à éviter le mécontentement des Verts, des sociaux-démocrates et des Libéraux du Renew Europe, en mentionnant quelques nouveautés comme des stratégies pour l’adaptation climatique et un « pacte pour l’océan », bien qu’elle n’ait pas donné plus de détails à ce propos. Son engagement à réduire de 90% les émissions de CO2 d’ici 2040 est réaffirmé, cependant, elle reste vague quant aux moyens pour atteindre cet objectif.
Elle est restée sobre sur le sujet de l’agriculture.
La présidente de la Commission s’est principalement focalisée sur la défense de l’aspect industriel du pacte vert, un sujet largement approuvé dans l’hémicycle. Elle a introduit « un nouveau pacte pour une industrie plus écologique », qui devrait aider à accélérer la décarbonisation de l’industrie et de l’énergie. En outre, pour le plus grand plaisir de Berlin, elle a autorisé les constructeurs automobiles à étudier d’autres alternatives à la voiture électrique, tel que l’exploitation des carburants synthétiques, afin de se préparer pour 2035, date à laquelle seuls les véhicules à zéro émission seront autorisés sur le marché. « Grâce à cela, certains pourront affirmer que [l’UE] ne marque pas la fin de l’ère du moteur à combustion », a expliqué le député européen macroniste, Pascal Canfin, tout en maintenant les ambitions européennes.
Quant au sujet de l’agriculture, dont la contribution à la transition écologique de l’Union était jusqu’à présent minime, Ursula von der Leyen a adopté un point de vue minimaliste. Elle a assuré que les efforts accomplis par les agriculteurs et les céréaliculteurs en faveur de la préservation de la biodiversité devraient être « récompensés » ; elle a donc exclu l’idée de lier les aides de la politique agricole commune aux actions de protection de l’environnement. Elle n’a pas mentionné l’utilisation des pesticides.
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