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19 juillet 2024 2 h 10 min

« Ursula von der Leyen réélue grâce aux écologistes »

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Ursula von der Leyen n’a pas réussi à cacher sa satisfaction après le vote au Parlement européen qui l’a reconduite pour un autre mandat à la présidence de la Commission le jeudi 18 juillet. « C’est nettement meilleur que la dernière fois », a-t-elle affirmé en riant. En 2019, seulement neuf voix d’avance lui avaient permis d’être confirmée. Cette fois, 401 députés (contre 284, 15 abstentions) ont soutenu l’ancienne ministre d’Angela Merkel, qui a été proposée pour un autre mandat par les dirigeants de l’Europe le 27 juin, soit 41 voix de plus que les 360 nécessaires.

Au cours des dernières semaines, la dirigeante de 65 ans n’a épargné aucun effort pour persuader chaque député possible de la soutenir. Étant donné les résultats des élections européennes du 9 juin, où l’extrême droite a percé tandis que les Verts et les libéraux de Renew ont régressé, rien n’était acquis et l’Allemande, devenu symbole d’une Europe verte et normative, en était bien consciente.

Ursula von der Leyen a mené des discussions intenses avec les partis politiques qui constituent la majorité sur laquelle elle se basera pour faire adopter ses lois législatives à Strasbourg : les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et Renew. Cependant, des défections étaient attendues, même dans son camp du PPE, où en particulier les Français des Républicains (LR) avaient déclaré qu’ils ne voteraient pas pour elle.

Sans le soutien d’environ 45 membres du parti vert qui ont voté en faveur de sa candidature, elle n’aurait jamais été élue. Par contre, elle n’a pas reçu le soutien de Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste italien dirigé par la présidente du conseil, Giorgia Meloni, qu’elle a auparavant ménagé. Un diplomate européen estime que Meloni aura désormais du mal à défendre ses intérêts à Bruxelles, ce qui ne fait que l’isoler davantage.

A l’approche du vote, Ursula von der Leyen s’est exprimée pendant une heure, dans le but de résoudre une équation extrêmement compliquée. Il s’agissait pour elle d’obtenir le plus de votes possible du Parti populaire européen (PPE), malgré les critiques visant sa politique jugée trop sociale et écologique lors de son premier mandat, tout en évitant de froisser la gauche de sa majorité, et tout en donnant des assurances aux Verts, sans oublier de tenter de gagner des points auprès de Fratelli d’Italia. Elle a livré un discours forcé et long, sans grande proposition, dans lequel chaque groupe cherchait les « mots-clés » qui reflétaient ses intérêts.

A ceux du PPE, toujours la force politique dominante au Parlement européen, elle a voulu les rassurer en affirmant que « la compétitivité et la prospérité » étaient sa « priorité numéro un ». Face au recul économique de l’Union par rapport à la Chine et aux États-Unis, elle a promis une débureaucratisation de l’Europe, des simplifications sur tous les fronts et « un nouveau pacte pour une industrie propre ».