L’adoration autour de Donald Trump a atteint son apogée lors de la clôture de la convention républicaine à Milwaukee, le jeudi 18 juillet. L’ex-président des États-Unis, qui a officiellement accepté la nomination du Parti républicain pour la course à la présidence, a fait son premier discours depuis son attentat avorté du samedi précédent.
« Je n’aurais pas du être ici ce soir », a-t-il déclaré, avec un pansement sur l’oreille, en racontant les événements de samedi, soulignant qu’il aurait pu mourir. « Pourtant, tu es ici », a répondu la foule enthousiaste. De nombreux spectateurs pleuraient émotionnellement.
Lors de ces quatre jours, la convention républicaine s’est davantage apparentée à une célébration prolongée de Donald Trump. Le Parti républicain s’est consolidé derrière l’ancien président dans sa quête pour reconquérir la Maison Blanche.
Récemment, l’ancien magnat des affaires a soigneusement modulé sa présence dans les médias, se contentant d’apparaître en tant que héros muet lors de la grande convention républicaine à Milwaukee, la ville la plus peuplée du Wisconsin.
Mais jeudi soir, il est revenu à la parole, se présentant d’abord comme un unificateur. « Soit nous nous élevons ensemble, soit nous nous effondrons. Je serai le président de l’ensemble des États-Unis, pas seulement de la moitié », a-t-il dit, avant de prétendre, en réponse aux attaques des démocrates : « Je suis le gardien de la démocratie dans ce pays. »
« Dieu était à mes côtés », a-t-il ajouté.
Lors de ses présentations répétées dans le hall ces derniers quatre jours, les apparitions de Donald Trump ont provoqué des salves d’applaudissements et des ovations persistantes de ses fidèles supporters debout. Beaucoup d’entre eux pensent qu’il a survécu aux attaques contre lui grâce à une intervention céleste. D’ailleurs, Franklin Graham, un dirigeant évangélique, a demandé à l’assemblée de rendre grâce à Dieu jeudi, avant le discours de Donald Trump.
Au lieu de se distancer de cette perspective, il l’a plutôt encouragée jeudi soir. « Le sang dégoulinait partout, et pourtant, d’une manière ou d’une autre, je me sentais protégé, car Dieu était avec moi », a-t-il raconté à ses partisans, avant d’affirmer : « Je suis ici devant vous grâce à la bienveillance du Dieu omnipotent ». L’ex-président américain a ensuite demandé un moment de silence en mémoire de Corey Comperatore, un pompier de 50 ans tombé sous le feu des balles qui le ciblaient. Donald Trump a par la suite embrassé le casque de l’uniforme du défunt.
Suite à cette introduction, le tycoon de l’immobilier a énuméré ses thèmes de campagne habituels, pointant un « déclin » supposé de l’Amérique et une soi-disant « invasion d’immigrants illégaux ». Soutenant vouloir « sauver le pays d’un gouvernement défaillant et inapte », il a prévu une « victoire phénoménale ». Faisant écho à sa promesse principale de la campagne électorale de 2016, Donald Trump s’est engagé à terminer la construction du mur à la frontière des Etats-Unis avec le Mexique. « Je vais résoudre la crise de l’immigration illégale en fermant notre frontière et en terminant le mur », a-t-il déclaré.
Il a aussi révélé qu’une fois de retour à la Maison Blanche, les États-Unis iraient « forer, forer, forer » pour obtenir du gaz et du pétrole, sans mentionner le changement climatique. Il veut également réallouer tous les fonds affectés aux mesures environnementales ambitieuses initiées par Joe Biden, qu’il a qualifiées de « arnaque verte ».
L’aspirant républicain a de nouveau attribué la responsabilité de la guerre en Ukraine, entre autres, à Joe Biden, dont le nom n’a été mentionné que deux fois. « Les dégâts qu’il a infligés à ce pays sont incommensurables », a-t-il affirmé, avant de promettre de « restaurer le rêve américain ».
Faisant allusion aux nombreux procès dont il fait l’objet, il a appelé le parti démocrate à « arrêter d’utiliser le système judiciaire comme une arme contre lui ». Cependant, il n’a pas manqué de célébrer la décision prise par une juge fédérale de Floride qui a abandonné les charges portées contre lui concernant l’affaire des documents confidentiels détenus illégalement.
J. D. Vance était à ses côtés
Tucker Carlson, l’ancien polémiste litigieux de la chaîne ultraconservatrice Fox News, avait auparavant enflammé l’audience, concluant son discours par des allusions fallacieuses selon lesquelles l’élection présidentielle de 2020 avait été renversée. Il a aussi prétendu que Donald Trump s’était montré comme « un véritable leader » après sa tentative d’assassinat, « en refusant d’enflammer le pays ».
Parmi les moments clés de cette convention, on peut mentionner le premier grand discours de J. D. Vance, le sénateur de l’Ohio choisi comme candidat à la vice-présidence par l’ancien président américain. Le représentant de 39 ans, en rappelant longuement sur scène ses origines modestes, s’est présenté comme un défenseur des classes populaires.
Diverses personnalités de premier plan du parti, qui ont été battues par Donald Trump lors des élections primaires, ont pris la parole mardi. Parmi elles se trouve Nikki Haley, l’ancienne gouverneur de la Caroline du Sud. Elle a fait savoir clairement que malgré ses mises en garde répétées sur le « chaos » qu’un retour de Trump à la Maison Blanche apporterait, elle soutient fermement Donald Trump.
De plus, deux autres ex-adversaires, Ron DeSantis, le gouverneur de la Floride, et le businessman Vivek Ramaswamy, ont prêté allégeance à un candidat républicain, qui, visiblement, semblait très satisfait de cette grande démonstration d’unité à son égard.
Cette convention se tenait à environ 110 jours de l’élection. Pendant ce temps, Joe Biden, qui a été placé en quarantaine après avoir été diagnostiqué positif au Covid-19, apparaît comme étant plus vulnérable que jamais. Plusieurs voix du côté démocrate l’encouragent de plus en plus à se retirer de la course à sa réélection. Le sénateur démocrate du Montana, Jon Tester, l’a exhorté jeudi à se retirer de la course présidentielle.