La candidate démocrate Judy Schwiebert est consciente que la campagne pour les élections de 2024 est difficile. Armée de son chapeau de randonnée et de sa poche à eau pour rester hydratée pendant qu’elle frappe aux portes des électeurs, cette ancienne enseignante se présente pour un siège au Sénat de l’Arizona. Elle participe à une des élections « down ballot », ces courses qui sont en bas de l’échelle sur les bulletins de vote, situées bien après les élections nationales mais qui sont d’une importance cruciale dans un État profondément divisé comme l’Arizona.
Auparavant un bastion solide pour les républicains, l’Arizona, l’État du Grand Canyon, a vu une transition vers le parti démocrate grâce à des changements économiques, tels que la croissance rapide du secteur de la technologie, et des changements démographiques, comme l’augmentation du nombre de Latinos – des phénomènes typiques des États de l’Ouest américain. Le parti républicain n’a maintenu qu’une petite majorité de deux voix à la chambre ainsi qu’au Sénat en Arizona. Les démocrates sont d’avis que la majorité est à portée de main, bien que l’incertitude concernant la candidature de Joe Biden commence à peser fortement sur leurs ambitions. En 2020, il n’a gagné en Arizona qu’avec une avance minime de 11 000 voix.
Moins d’une semaine après l’attentat visant Donald Trump, Judy Schwiebert remet les voiles dans sa campagne électorale le mardi 16 juillet, ayant fait une pause de quelques jours. Elle utilise une application en mobile qui planifie son trajet nocturne à travers un secteur de villas contemporaines à North Canyon, au nord-oest de Phoenix. Sur sa présentation, elle se dit plus une enseignante à la retraite reprennant de service que démocrate, en raison de la débâcle financière du système éducatif public. Elle s’oppose à une persévérante qui contredit encore la victoire de Joe Biden en 2020, et Judy croit dans l’ascendance des modérés. Pour le second trimestre, elle a rassemblé 166 000 dollars (152 000 euros) pour sa campagne, contre 47 000 dollars pour la Républicaine.
Trump, l’homme qui échappe à la mort
Devant un manoir teinte saumon, Judy est reçue par un homme, ancien pilote de l’US Air Force et reconverti en cybersécurité, qui occupe toute la porte. Dan Depaul est visiblement irrité, et c’est contre Donald Trump. « S’il gagne l’élection, je m’installerai au Canada! » s’exclame-t-il, avant de déclarer son long répertoire de plaintes allant de l’interdiction de l’avortement à la suppression de la météorologie nationale, en passant par « toutes ces législations ineptes que les Républicains font passer en Arizona ». Notamment sur le sujet des armes à feu. « Il faut être à quel niveau de sottise pour vouloir intégrer des armes dans les écoles? », argue-t-il. « Je déteste Trump. Il est maléfique. Il cherche à être dictateur… ».
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