Deux matelas, recouverts de poussière, jonchaient le sol parmi des restes de vitre fondues. Ces deux malheureuses barrières avaient été érigées par des voisins, dans la nuit du 18 juillet, espérant atténuer la chute de deux individus accrochés à une fenêtre du septième étage dans le quartier de Moulins à Nice, d’un immeuble ravagé par les flammes. Après quelques minutes en suspension, Mhouadim, un père de 45 ans, a finalement lâché prise, occasionnant sa mort immédiate. Son beau-fils, âgé de 23 ans, est actuellement dans un état critique à l’hôpital. Pendant ce temps, à l’intérieur de l’appartement, Sitty, la mère, les quatre enfants et une tante en visite ont été victimes mortelles de l’incendie.
A 2h24, ce jour-là, les caméras de surveillance de la ville ont capturé trois jeunes, habillés simplement de shorts et de tee-shirts, sortant d’une voiture et tentant de forcer l’entrée d’un grand immeuble à logements sociaux, situé blanc et situé près de l’aéroport de Nice. Ils ont réussi à briser la porte principale, dont les verres étaient déjà fracassés, et sont ressortis peu de temps après. Peu après, on a rapporté trois départs de feu distincts sur le premier, le deuxième et le troisième étage.
Une voisine sans nom de la quarantaine raconte qu’elle n’était pas endormie mais naviguait sur son téléphone portable. Elle a été alertée par un bruit et l’odeur âcre de brûlé. Précipitant dans la rue, elle est accueillie par une épaisse fumée noire et une foule rassemblée pratiquement en état d’asphyxie. Au septième étage, Mhouadim et un jeune homme apparaissent à la fenêtre, criant au secours. « Restez forts, ne lâchez pas, les secours sont en route, nous allons vous sauver » leur ont crié les gens alors que les policiers arrivaient en courant. Quand ils sont tombés, des cris de femmes ont déchiré l’air. Tout le monde était en état de choc, y compris les policiers, elle poursuit. Tout en sanglotant, elle se remémore à quel point elle appréciait cette famille, les enfants qui jouaient constamment dans la cour et sa bonne relation avec leur mère.
Zairoudine, âgé de 19 ans, est l’un des trois seuls rescapés d’une famille anéantie. Il s’était suspendu à la fenêtre voisine en compagnie de son frère cadet de 17 ans et avait observé tous les événements dramatiques, comme il a raconté à France Bleu Azur. « De ma position élevée, je constatais leur immobilité. J’ai choisi de résister à la tentation de sauter. Je ne voulais pas donner le mauvais exemple à mon frère. » Enfin, les pompiers arrivent et étendent les échelles de leur véhicule. Zairoudine et son frère sont extraits de la situation. » Puis, les pompiers sont venus vers moi, m’informant qu’ils avaient découvert trois cadavres dans la salle de bains. » Il semble que la mère ait cherché refuge dans la baignoire dans une vaine tentative de sauver ses enfants. « Mon frère et moi avons alors fondu en larmes. Nous avons compris la terrible vérité – notre famille était décédée. Mon frère aîné, lui, est gravement touché. Il est le dernier qui reste. En dehors de lui, il ne reste que mon frère cadet et moi. »
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