S’endormir à côté de l’océan, vivre en solitude au cœur de la nature, ou naviguer librement sur votre propre bateau : tout cela peut devenir réalité si vous décidez d’acheter une île. Mais il est essentiel d’apprécier et de comprendre les différents défis que cela peut poser. Les îles ont toujours eu une attraction puissante dans notre conscience collective, inspirées par des romans tels que Robinson Crusoe, L’Ile au trésor et Paul et Virginie, selon Bernard Pallard, le président de L’association Les petites îles de France. Cependant, il y a peu d’îles disponibles à l’achat.
Habituellement, seulement deux îles par an sont vendues. L’association a enregistré environ 200 îles privées, avec ou sans habitants. Leur taille moyenne varie entre 1 et 10 hectares et toutes conservent des régions naturelles préservées grâce à leur isolement. La plupart, pour ne pas dire toutes, des îles privées se trouvent en Bretagne – qui enregistre 145 à elle seule. Quelques-unes ont été sous les projecteurs en raison de leur appartenance à des familles fortunées – comme l’île de la Jument, propriété de la famille Mulliez, située dans le Golfe du Morbihan, et l’île des Rimains autrefois détenue par la famille du boulanger Poilâne, au large de Cancale.
La transition de l’imaginaire à la concrétisation de devenir propriétaire d’une île nécessite des moyens financiers conséquents. « On estime que les coûts se situent entre 1,5 et 3 millions d’euros, cependant le prix peut grimper jusqu’à 7 et 10 millions d’euros si l’île dispose d’un manoir », explique Ronan Pradeau, directeur de l’agence immobilière Sotheby’s International Realty, Bretagne Sud.
En guise d’illustration, mentionnons l’île Lavrec qui est près de l’île de Bréhat, actuellement sur le marché pour 2,3 millions d’euros. Elle couvre un peu plus de 5 hectares et comprend un manoir ayant besoin d’une rénovation complète. De son côté, l’île de Plouhinec, en Bretagne du sud, dispose d’une maison en bon état de 140m² située sur un terrain de 3,64 hectares, proposée à un prix de 2,7 millions d’euros. C’est très dur d’acquérir une île non constructible puisque le Conservatoire du littoral, une institution publique en charge de la protection du littoral, est souvent précédent et en devient propriétaire.
Être ingénieux et stoïque
Outre les ressources financières, être propriétaire d’une île vous oblige à être assidu, ingénieux et prêt à mener une vie stoïque. « L’île dirige, concernant surtout le climat et on doit y s’adapter », explique Bernard Pallard, régulièrement face à de nouveaux propriétaires qui abandonnent après un ou deux ans de contraintes.
L’habitation n’est pas toujours confortable: l’accès aux services d’eau et d’électricité est rare. On doit donc se débrouiller avec l’eau de pluie collectée, être préparé pour dessaler l’eau de mer ou transporter des jerricans d’eau depuis le continent. Pour l’électricité, la solution réside dans une combinaison d’énergies allant du groupe électrogène à l’éolienne, en passant par les panneaux solaires. Tous ces équipements doivent être régulièrement entretenus à cause de la corrosion due à l’air marin.
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