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19 juillet 2024 14 h 10 min

« Direct: Guerre Ukraine, Informations et Questions »

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Il est à noter que le live a été animé par plusieurs personnes dont Pierre Bouvier, Minh Dréan, Jacky Goldberg, Jean-Philippe Lefief, Solène L’Hénoret et Agnès Gautheron. Lisez tous nos articles, reportages et analyses concernant la guerre en Ukraine.
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Des lauréats du Prix Nobel ont demandé l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu en Ukraine et à Gaza pendant la durée des Jeux Olympiques de Paris. Rheinmetall bénéficie de l’effort de réarmement allemand, bien que cela risque de susciter l’hostilité de la Russie.
Des poètes russes expriment leur indignation et leur désarroi en ligne contre Poutine et sa guerre. L’ampleur du réarmement russe inquiète l’OTAN. On rapporte que les Russes ont intentionnellement pris pour cible un hôpital d’enfants en Ukraine. Dans le Donbass, la commandante « Monka » œuvre à « piéger les Russes ». « L’ère de l’avant-guerre » a débuté à la frontière orientale de l’OTAN avec la Russie.
Nous répond à vos questions fréquemment posées.
Comment Moscou et Kiev déploient-ils des drones ? La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifiée ces derniers mois. Un rapport d’un think tank britannique spécialisé dans les affaires de défense publié en mai 2023 indique que les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour mettre cela en perspective, l’armée française a un peu plus de 3 000 drones dans ses stocks.

Ukrainiens et Russes dépendent principalement de petits UAV (véhicules aériens sans pilote) civils, abordables et disponibles en abondance. Ces appareils sont utilisés pour surveillance sur le terrain de guerre et pour guider les soldats ou les tirs d’artillerie. Il y en a qui sont également improvisés pour transporter de petites bombes, qui sont ensuite larguées sur les tranchées ou les véhicules blindés.

Même si ils sont moins courants, les drones kamikazes jouent également un rôle crucial. Ces UAV, équipés d’un explosif, sont déployés au-dessus de la ligne de front sans objectif prédéterminé. Pour cela, Moscou utilise ses propres drones Lancet-3 et les Shahed-136, fabriqués en Iran. Sans une flotte militaire digne de ce nom, l’Ukraine provoque son ennemi avec des drones marins, des petits kayaks télécommandés chargés d’explosifs (450 kilos de TNT).

La dépendance des Ukrainiens et des Russes pour les drones dans leurs opérations est remarquable. Ils se sont organisés pour continuer à fournir leurs troupes, en achetant en grande quantité des drones civils sur le marché, mais aussi en développant leurs propres capacités de production. Malgré un début hésitant lors du lancement de la guerre du Donbass il y a dix ans, l’industrie nationale ukrainienne s’est renforcée. À la fin du mois d’août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a révélé qu’une réplique du drone russe Lancet avait été développée et serait bientôt lancée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Confrontée à des sanctions occidentales qui limitent son accès aux composants électroniques, la Russie rencontre des difficultés conséquentes. Cependant, selon les services de renseignement américains, elle aurait débuté la construction d’une fabrique de drones kamikazes, de modèle iranien comme les Shahed-136, dans la zone économique spéciale d’Alabouga.

La quantité de missiles en possession de la Russie demeure incertaine et difficile, voire impossible à déterminer avec précision. L’agence de renseignement ukrainienne diffuse souvent des informations à ce sujet, mais leurs estimations ne sont pas toujours fiables.

Selon Andri Ioussov, le porte-parole du Directoire général du renseignement du Ministère de la Défense (GUR), cité par Liga.net, l’armée russe possédait avant la guerre autour de 2 300 missiles balistiques ou de croisière, et toujours plus de 900 en début d’année. En plus de cela, le porte-parole ajoute que des milliers de missiles anti-aériens S-300, ayant une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’un volume important de S-400, une version plus récente avec une portée trois fois plus grande, sont également en sa possession. En août, Vadym Skibitsky, le second du GUR, affirmait que le nombre de missiles ayant une portée supérieure à 500 kilomètres était de 585.

Concernant la capacité de production, plusieurs experts estiment qu’elle a atteint environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois. Le GUR quant à lui, évaluait cette production à 115 unités en octobre.

Il a été rapporté que la Russie a acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord, et continue à en faire l’achat. Récemment, selon diverses sources iraniennes citées par Reuters, 400 missiles iraniens Fateh-110 ont été livrés à la Russie depuis janvier, conformément à un accord conclu. Le nombre de missiles acquis depuis la Corée du Nord reste incertain. Néanmoins, entre décembre 2023 et février 2024, 24 de ces missiles ont été lancés sur le sol ukrainien, comme l’indique Andriy Kostin, le procureur général. Les experts, ayant analysé les débris et les trajectoires, estiment que ces missiles sont probablement des KN-23 et KN-24.

Concernant les avions de chasse F-16, les États-Unis ont accédé à une demande de longue date du président ukrainien en août 2023, consentant au transfert de ces avions vers l’Ukraine. Il existe potentiellement plus de 300 avions F-16 dans neuf pays européens, y compris la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal. Toutefois, il n’est pas possible pour tous ces pays de céder des avions aussi facilement.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a mentionné que 42 F-16 lui ont été promis par les alliés occidentaux à Kiev, même si cette information n’a pas reçu de confirmation. Le Danemark en a promis 19, avec une première livraison de 6 avions prévue pour fin 2023. 8 autres suivront en 2024 et 5 en 2025, selon Mette Frederiksen, la première ministre danoise. Les Pays-Bas, qui ont aussi fait une promesse, possèdent 42 unités, sans toutefois préciser combien ils prévoient d’en céder.

En outre, une formation spécifique pour l’utilisation des avions de combat américains est nécessaire pour les pilotes ukrainiens. Un total de onze pays alliés de Kiev a fait la promesse de prendre la responsabilité de former ces pilotes. Selon l’estimation de l’OTAN, il ne sera possible pour les troupes ukrainiennes d’opérer efficacement ces avions en conditions de combat qu’au commencement de l’année 2024, tandis que d’autres spécialistes suggèrent plutôt l’été de cette même année.

Avec quel appui militaire Kiev peut-elle compter de la part de ses alliés?

Deux années après la commencement de la guerre à grande échelle, l’engagement à soutenir Kiev de la part de l’occident est en régression: les aides annoncées récemment ont été réduites lors de la période allant d’août 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période de l’année d’avant, ceci d’après le rapport le plus récent de l’Institut Kiel publié en février 2024. Cette tendance risque de perdurer, vu que le sénat américain a des difficultés à passer des lois concernant de nouvelles aides, et que l’Union Européenne (UE) a rencontré des problèmes pour approuver une aide de 50 milliards le premier février 2024, en raison d’un blocage hongrois. Il est important de souligner que ces deux ensembles d’aides n’ont pas encore été pris en compte dans le dernier bilan établi par l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Les chiffres fournis par l’institut allemand indiquent que le nombre de donateurs diminue et se centre autour d’un groupe de pays principaux: les États-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui s’engagent à apporter à la fois une aide financière conséquente et des armes modernes. En tout, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev ont fait des promesses d’aides d’au moins 276 milliards d’euros que ce soit pour des raisons militaires, financières ou humanitaires.

En termes de valeur brute, les nations les plus fortunées se sont révélées être les plus généreuses. Les Etats-Unis sont les premiers donneurs avec une contribution surpassant les 75 milliards d’euros, dont 46,3 milliards en assistance militaire. Les membres de l’Union européenne ont annoncé des aides bilatérales à hauteur de 64,86 milliards d’euros et des aides collectives financées par les Fonds de l’Union européenne, autour de 93,25 milliards d’euros, ce qui totalise 158,1 milliards d’euros.

Cependant, le tableau change quand ces apports sont analysés en proportion du Produit Intérieur Brut (PIB) de chaque pays donateur. Les Etats-Unis chutent alors à la vingtième position, avec seulement 0,32% de leur PIB, loin derrière des pays proches de l’Ukraine ou anciennes républiques alliées soviétiques. L’Estonie est alors en tête, avec une contribution de 3,55% de son PIB, suivie du Danemark (2,41%) et de la Norvège (1,72%). La Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%) complètent ce trio balte, ayant tous des frontières communes avec la Russie ou son alliée, la Biélorussie, et figurent parmi les donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

Pour ce qui est du pourcentage du PIB, la France se trouve à la vingt-septième place, ayant alloué seulement 0,07% de son PIB, juste après la Grèce qui a contribué 0,09%. L’assistance donnée par la France diminue régulièrement depuis le commencement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023 et treizième à l’été 2022.

Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne?

Les tensions entre l’Ukraine et la Pologne sont palpables depuis plusieurs mois, principalement due au transit de céréales ukrainiennes. Au printemps 2022, afin d’alléger le poids du conflit, la Commission européenne a déployé des « voies de solidarité », permettant d’acheminer et de vendre des produits agricoles ukrainiens sans frais douaniers vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Toutefois, près de la moitié des céréales ukrainiennes sont finalement transitées ou terminent leur trajet au sein de l’Union européenne, d’après la Fondation Farm, une organisation pensante sur les problèmes agricoles mondiaux. Ces céréales sont commercialisées à un prix nettement inférieur à celui du blé cultivé dans l’UE, plus précisément dans les pays d’Europe centrale.

La vague de céréales ukrainiennes perturbe le marché local, ce qui met à mal les revenus des agriculteurs. En réponse à cette situation, la Pologne, soutenue par la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, a instauré une barrière d’importation en avril 2023. Bruxelles a autorisé cette mesure à la condition qu’elle n’entrave pas le transit vers d’autres pays et soit limitée à une durée de quatre mois. Cependant, Varsovie a choisi de maintenir ses frontières fermées aux céréales ukrainiennes en fin d’été, malgré l’opposition de Bruxelles qui argumente que la distorsion des marchés de céréales n’est plus une réalité, rendant l’embargo inutile.

Les protestataires agricoles polonais ont établi un barrage à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, bloquant l’accès aux camions ukrainiens et imposant une interdiction totale des produits agricoles et alimentaires ukrainiens. Ils se plaignent d’une forte augmentation de leurs dépenses en production tandis que leurs magasins et entrepôts sont remplis à ras bord et les prix au plus bas. Le dirigeant ukrainien a déclaré en 2024 que ce blocus de la frontière polonaise est un signe d’une « diminution de la solidarité » vers l’Ukraine, demandant des discussions avec la Pologne. Il a également souligné que seule la Russie trouve une satisfaction dans ces disputes, critiquant l’émergence de « slogans pro-Poutine » manifestes.