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19 juillet 2024 13 h 09 min

« Cameroun: Menaces gouvernementales contre opposants injurieux »

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Le gouvernement du Cameroun a critiqué, ce jeudi 18 juillet, l’intensification des discours injurieux contre les institutions du pays et les individus qui les représentent dans le contexte de l’élection présidentielle prévue pour 2025. « La liberté […] ne confère à personne le droit d’attaquer les institutions de la République ou l’honorabilité de ceux qui les représentent, y compris le [président] Paul Biya », a déclaré René Emmanuel Sadi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, dans une annonce faite par la radio nationale.

Sadi a rejeté les « déviations verbales » de certains citoyens, « qu’ils soient leaders de partis politiques ou d’opinion » sous le prétexte de la démocratie et a appelé à la « retenue ». Cependant, le ministre a réaffirmé que le Cameroun, présidé depuis quarante-deux ans par Paul Biya, aujourd’hui âgé de 91 ans, « aspire à être une démocratie et un État de droit », où « les Camerounais peuvent s’exprimer librement ». Ces déclarations ont été faites suite à l’émission d’un décret, mardi, par le préfet de Mfoundi, où se situe la capitale, Yaoundé, menaçant « d’interdire la résidence dans le département à toute personne qui insulte dangereusement les institutions ou celle qui les représente ».

Les organisations internationales de défense des droits de l’homme reprochent souvent à l’administration de M. Biya d’exercer une répression contre tout type d’opposition. Au début du mois de juillet, l’arrestation de l’artiste Aboubacar Siddiki, aussi connu sous le pseudonyme de « Babadjo », a suscité l’alarme de l’ONG Human Rights Watch (HRW). Il a été inculpé pour « troubles à l’ordre public, manifestations et discours haineux ». Cet incident est survenu peu de temps après sa remise en liberté suite à une sentence de trois mois de détention pour avoir offensé un gouverneur local. En mars, HRW a critiqué l' »oppression » exercée par le gouvernement camerounais à l’encontre de l’opposition avant les élections de 2025, suite à la déclaration du gouvernement qui rendait « illégal » l’alliance de ses principaux partis en deux plateformes.