Les remarques passées de Donald Trump, qui ont secoué l’Asie pendant son mandat de quatre ans, ont refait surface avec la campagne présidentielle américaine en cours. L’homme politique républicain a ravivé l’inquiétude de nations qui dépendent des États-Unis pour leur protection en accordant une interview au magazine Bloomberg Businessweek, diffusée tard dans la journée du mardi 16 juillet.
Face à la question de savoir s’il soutiendrait Taïwan en cas de conflit avec la Chine, l’ancien président a déclaré: « Je suis bien familiarisé avec ce peuple, je les estime beaucoup. Ils ont accaparé pratiquement 100 % de notre secteur des puces électroniques. À mon sens, Taïwan devrait nous verser de l’argent pour sa protection. Nous sommes, après tout, comme une compagnie d’assurance, mais Taïwan ne nous récompense pas pour notre service. »
Le Premier ministre taïwanais, Cho Jung-tai, a répondu rapidement en assurant que « les rapports entre Taïwan et les États-Unis ont été très forts ces dernières années » et a ajouté: « Nous sommes prêts à prendre plus de responsabilités. Nous nous protégeons nous-mêmes et assurons notre propre sécurité. »
Sur une autre note, Donald Trump a laissé entendre qu’il remettait en question la nécessité pour les Américains d’intervenir en cas d’attaque chinoise sur l’île, que Pékin considère comme une de ses provinces. « Taïwan est à 15 000 km, et seulement à 110 km de la Chine. Un léger avantage, et la Chine a une énorme étendue de territoire. Ils pourraient essentiellement bombarder l’île », a observé le candidat.
En 1979, les États-Unis ont formalisé leurs relations avec la Chine populaire, au détriment de Taipei, implémentant une loi pour assurer Taïwan. Contrairement aux accords militaires en place avec le Japon, la Corée du Sud et les nations de l’OTAN, qui promettent le soutien en cas de conflit, l’engagement des États-Unis envers Taïwan a été limité à fournir des moyens de défense. Toutefois, le président américain actuel, Joe Biden, a renforcé cette position en déclarant six fois pendant son mandat que les États-Unis interviendraient si la Chine attaquait Taïwan.
Donald Trump, lorsqu’il était au pouvoir de 2016 à 2020, avait adopté une approche de diplomatie transactionnelle marquée. Il a menacé le Japon et la Corée du Sud de retirer leur soutien s’ils ne renforçaient pas leurs dépenses en matière de défense, en privilégiant surtout les équipements américains.
Taïwan, de son côté, a renforcé sa défense en construisant des sous-marins et en achetant des avions de combat aux États-Unis, en assurant principalement les coûts elle-même. Taïwan, qui produit 90% des semi-conducteurs de dernière génération, y compris les puces qui équipent les smartphones d’Apple et celles qui font de Nvidia un leader en intelligence artificielle, cherche également à répondre aux frustrations américaines. Le titane TSMC est actuellement en train d’ouvrir trois usines en Arizona, malgré les défis pour trouver des travailleurs aussi compétents qu’à Taïwan, afin de faire participer les États-Unis à cette réussite industrielle.
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