L’annonce parue dans le Journal officiel, le mercredi 17 juillet, est brève et précise. Mme Sylvie Pierre-Brossolette n’occupera plus le poste de présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Nommée en 2022 avec pour mandat l’examen annuel de l’état des femmes dans la société, Madame Pierre-Brossolette était supposée maintenir son rôle jusqu’en Mars 2025.
Cette fonction est maintenant attribuée à l’ex-députée Bérangère Couillard qui avait été défaite lors des récentes élections législatives dans le département de la Gironde. Mme Couillard, qui a brièvement occupé le poste de Ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations en 2023, s’installera à nouveau à l’Hôtel du Petit-Monaco situé dans le 7ème arrondissement de Paris. Cet édifice accueille le ministère délégué et le Haut Conseil qui s’occupe de conseiller le gouvernement sur l’égalité des sexes.
Mme Couillard réagit en disant : «C’est une cause que je défends depuis de nombreuses années. Je suis très honorée et contente que cette importante mission m’ait été confiée, elle valorise aussi le travail que j’ai accompli précédemment sur ces thèmes de société.» Mme Couillard était à l’origine d’un projet de loi pour garantir la protection des femmes victimes de violences domestiques promulgué le 30 Juillet 2020.
Dans ce contexte, le comportement de Mme Pierre-Brossolette a été jugé inadéquat.
La transition de la présidence, une partie du cycle de nominations et démissions lors de la fin du régime de Gabriel Attal, survient dans une atmosphère extrêmement négative au HCE. Au début de mai, Mediapart a signalé une crise interne parmi l’équipe et sa présidente. Le site d’information en ligne a divulgué qu’une lettre datée du 2 janvier 2024, rédigée par une demi-douzaine d’employés du secrétariat général de l’organisation, mettait en lumière des « problèmes internes » et un « malaise général » ayant entraîné de nombreuses absences maladie et départs prématurés.
Plusieurs employés ont accusé Mme Pierre-Brossolette d’avoir un comportement inapproprié, frôlant le harcèlement moral, et d’avoir également proféré des remarques racistes et sexistes, qui « ont contribué à propager la culture du viol » et « stigmatisant les personnes LGBTQIA+ ». Ces expressions qui « s’opposent aux principes prônés par l’organisation et s’inscrivent dans une ambiance de violences sexistes qui ne peut être négligée au sein d’une institution comme le HCE », comme l’indiquait la note interne de six pages.
Il reste encore 45.4% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Laisser un commentaire