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Bangladesh coupe Internet après manifestations meurtrières

L’arrêt national du réseau Internet mobile a été déclaré par le gouvernement du Bangladesh, comme rapporté par le ministre des télécommunications Zunaid Ahmed Palak, suite à des manifestations étudiantes mortelles. Le ministre a confirmé cette décision à l’Agence France – Presse (AFP), en affirmant qu’elle était nécessaire pour garantir la sécurité des citoyens.

Il a été rapporté que six personnes ont perdu la vie mardi lors d’affrontements à Dacca, la capitale, ainsi qu’à Chittagong (Sud-Est) et Rangpur (Nord). Les étudiants demandaient l’abolition du système de quotas, tandis que leurs opposants soutenaient le gouvernement en place. Les détails entourant ces morts restent floues. La police a dû disperser la foule, en utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Face à cette situation, le ministère de l’éducation a exigé la fermeture de toutes les institutions éducatives du pays jusqu’à nouvel ordre et a déployé des forces paramilitaires pour maintenir l’ordre dans plusieurs villes.

La première ministre, Sheikh Hasina, a condamné tous les meurtres dans une déclaration télévisée mercredi soir, après la journée la plus violente depuis le début du mouvement. « Je déclare fermement que ceux qui ont commis des meurtres, des pillages et des actes de violence, quels qu’ils soient, seront punis comme ils le méritent », a-t-elle promis.

Le système de quotas est au cœur des revendications.

Les étudiants au Bangladesh sont en désaccord avec le gouvernement en ce qui concerne le système d’attribution de postes dans l’administration publique. Ils font pression pour que le système actuel axé sur les quotas soit abandonné, et qu’il soit remplacé par un mécanisme basé sur le mérite. Selon eux, ce système de quotas est utilisé pour favoriser les descendants des alliés du Premier ministre actuel, le parti Awami League.

Selon les chiffres publiés en 2022 par le ministère de l’Administration, le Bangladesh compte près de 1,9 million de postes dans l’administration publique. Une importante portion de ces postes est attribuée non pas en fonction du mérite des candidats, mais par le biais de politiques de discrimination positive favorisant les femmes, les personnes en situation de handicap et les résidents de régions moins développées.

Le point le plus contesté du système de quotas réside dans le fait que 30% des postes de l’administration publique sont exclusivement réservés aux descendants de ceux qui ont lutté pour l’indépendance du Bangladesh en 1971. Ces dispositions avaient été mises en place en 1972 par Sheikh Mujibur Rahman, le père du Premier ministre actuel, Sheikh Hasina et leader du mouvement ayant abouti à l’indépendance du Bangladesh, qui était alors partie du Pakistan.

Suite à des manifestations d’étudiants en 2018, le gouvernement de Sheikh Hasina avait réduit les quotas. Cependant, en juin, la Haute Cour a annulé cette décision, ordonnant au gouvernement de réinstaurer la classification destinée aux « enfants des combattants pour l’indépendance ».

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