Après une initiative diplomatique jugée inopportune par les Occidentaux, conduite début juillet par le premier ministre hongrois, Viktor Orban, le président ukrainien Volodymyr Zelensky redouble d’efforts pour reprendre le contrôle diplomatique. Zelensky a dévoilé une proposition pour une « paix juste » lors d’une conférence de presse le 15 juillet, avec des pourparlers planifiés en novembre. Lors de ce mois, l’élection présidentielle américaine se tiendra, qui pourrait s’avérer essentielle pour le soutien militaire futur de l’Ukraine.
C’est la première fois que Zelensky se dit ouvert à des négociations directes avec Moscou depuis l’échec des pourparlers au printemps 2022, sans exiger que les forces d’occupation russes quittent préalablement le territoire ukrainien. Répondant à une question d’un journaliste ukrainien sur l’utilité d’un nouveau sommet pour la paix, Zelensky a déclaré que des représentants russes devraient y participer.
Cependant, un premier sommet de la paix en juin, organisé en Suisse à l’initiative de Kiev, et auquel une centaine de pays ont participé, n’a pas invité la Russie. La réunion, ignorée par la Chine, un allié de Moscou, s’est conclue par une déclaration timide signée par quatre-vingts pays, qui n’appelle même pas la Russie à mettre fin à son invasion. Il existe donc un certain scepticisme quant à la possibilité d’obtenir une solution de paix.
Le lundi, le président ukrainien a présenté un nouveau plan qui ne mentionne pas un cessez-le-feu, mais qui se concentre sur trois piliers : la sécurité énergétique de l’Ukraine, la navigation libre à travers la mer Noire, qui est essentielle pour les exportations de l’Ukraine, et les échanges de prisonniers.
Au cours de sa conférence de presse, le président a affirmé : « Je suis confiant qu’en cas de victoire de Donald Trump à la présidentielle, nous collaborerons. Cela n’engendre aucune préoccupation pour moi. » Le candidat du parti Républicain a suggéré qu’il mettrait un terme à la guerre « très rapidement, en 24 heures » s’il était réélu à la présidence. Beaucoup d’analystes estiment que cela forcerait Kiev à entamer des négociations avec Moscou à partir d’une position d’inégalité, car actuellement 20% du territoire ukrainien est sous contrôle de l’armée russe qui reste sur l’offensive. Le conflit a déjà coûté la vie à des centaines de milliers de personnes et a détruit de nombreuses villes.
La réaction du gouvernement américain à l’invitation des représentants russes a été de russophobie. « Nous avons discuté avec [Kiev]. Néanmoins, c’est à l’Ukraine de décider du moment, de la manière et de la forme des négociations diplomatiques », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, lors d’une conférence de presse le 15 juillet. Il a exprimé un certain scepticisme en faisant remarquer que le Kremlin ne semble pas montrer une volonté de résoudre le conflit par des moyens diplomatiques.
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