« Metsola confirmée à tête d’assemblée »

La première session de la Xe législature du Parlement européen à Strasbourg a eu lieu le mardi 16 juillet, marquant l’arrivée de nouveaux élus et le départ des députés de la IXe législature. Peu avant 10 heures du matin, les anciens et nouveaux députés se sont croisés dans l’élégant hémicycle strasbourgeois. Sylvie Guillaume, une ancienne députée socialiste qui termine son troisième mandat, a immortalisé ce moment en posant avec son équipe d’assistants avant de rejoindre l’ONG Forum des réfugiés en tant que présidente. Par ailleurs, Arnaud Danjean de Les Républicains, un autre député sortant, a fait le tour du bâtiment une dernière fois, accompagné de ses enfants.

Beaucoup de nouveaux députés ont documenté leur première session plénière sur les réseaux sociaux. Selon Bernard Guetta de Renew, qui entame son deuxième mandat, l’atmosphère au Parlement a légèrement changé au cours des cinq dernières années. Il note une shift vers la droite et souligne que la possibilité pour le Parti populaire européen (PPE) de former une alternative à la majorité traditionnelle avec les partis d’extrême droite, bien qu’ils n’aient pas cette intention, donne un nouvel éclairage à l’environnement politique.

Dans le cadre des premières missions de la journée, les membres de la Xe législature ont voté pour leurs représentants. La première à être élue a été Roberta Metsola, du PPE, qui a été glorieusement confirmée pour un deuxième demi-mandat de deux ans et demi à la présidence du Parlement européen, poste qu’elle occupe depuis le 11 janvier 2022.

L’eurodéputée maltaise a obtenu 562 voix, surpassant amplement son unique adversaire, l’eurodéputée espagnole de La Gauche, Irene Montero, qui n’a réussi à rassembler que 61 voix. La maltaise a acquis plus d’appuis que la plate-forme majoritaire de droite (PPE), centre (Renew) et gauche (socialiste) du Parlement européen réunies. Elle a gagné le soutien des écologistes ainsi que d’une centaine d’eurodéputés des trois groupes de l’extrême droite. En effet, Fabrice Leggeri, eurodéputé français du Rassemblement national, Patriotes de l’Europe, a admis avoir voté pour elle, tout comme une portion du RN, la plus grande délégation nationale du parlement.

Sur les questions de transparence, Mme Metsola sera secondée par 14 vice-présidents représentant divers groupes politiques, avec l’exception notable des Patriotes pour l’Europe et d’Europe des nations souveraines, deux groupes de l’extrême droite qui n’ont pas franchi le « cordon sanitaire ». Ceci contrairement aux Conservateurs et réformistes européens (le groupe de Fratelli d’Italia et de Marion Maréchal). Cette tradition non écrite permet aux eurodéputés des groupes prédominants d’empêcher certains partis d’acquérir des postes qu’ils devraient normalement avoir et d’en prendre possession. Par conséquent, M. Leggeri (RN, Patriotes de l’Europe) n’a pas réussi à obtenir une vice-présidence.