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17 juillet 2024 13 h 09 min

« Hommage à femme transgenre tuée à Paris »

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Mardi 16 juillet, une foule de quelques centaines s’est rassemblée dans la capitale française pour donner un hommage posthume à une femme transsexuelle qui a été assassinée le 9 juillet. L’observatrice de l’Agence France-Presse a rapporté l’événement.

Différentes institutions luttant pour les droits des personnes transgenres et des travailleurs du sexe ont organisé une manifestation près du Trocadéro en l’ouest de Paris. Les participants ont tenus des roses blanches comme symbole d’hommage à la victime, Géraldine, qui a été tuée dans son logement situe au 16e arrondissement de Paris. Ils ont également porté des pancartes sur lesquelles étaient écrits des protestations exprimant leur combats contre la transphobie, entre autres.

La mère de Géraldine, qui est venue du Pérou pour l’occasion, a prononcé un discours en hommage à sa fille, évoquant le combat de cette dernière pour s’assumer en tant que femme. Plusieurs pancartes célébraient aussi la mémoire d’une autre victime transsexuelle, Angelina, tuée au début du mois de juillet par son partenaire à Compiègne (Oise).

Un jeune homme de 22 ans, suspecté d’avoir assassiné l’escort-girl, Angelina, a été officiellement accusé de meurtre suite à la révélation de l’identité de genre de la victime et a été incarcéré. Le suspect aurait commis le meurtre après avoir découvert que la femme qu’il avait rencontrée était transsexuelle, toutefois, ce point nécessite vérification dans le cadre des enquêtes en cours, selon une source judiciaire.

June Lucas, de l’association Acceptess-T, indique que l’homicide d’un individu en raison de son identité de genre est considéré comme un facteur aggravant en droit français. Cependant, ce justificatif a été utilisé pour la défense de l’accusé, révélant sa transphobie. Par ailleurs, Maud Royer, présidente de l’association « Toutes des femmes », déclare que la répression de la prostitution est plus forte que jamais à cause des Jeux Olympiques. Elle soutient que ces politiques mettent en péril la sécurité des travailleur.euse.s du sexe. Les militants ont par conséquent exigé l’abolition de la loi de 2016 contre la prostitution.

Sébastien Tüller d’Amnesty International France, un défenseur des droits LGBTI+, a également commenté, soulignant l’utilisation tragique et absurde de la défense de « panique trans » du suspect, une tactique souvent utilisée aux États-Unis. Cette approche suggère que la découverte de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre d’une personne pourrait être si effrayante qu’elle pourrait inciter un « état psychotique temporaire » caractérisé par la violence incontrolée. Tüller rappelle que l’homophobie, la transphobie et la putophobie devraient être traitées comme des circonstances aggravantes et non atténuantes.

Dans une déclaration commune avec les groupes Prévention Action Santé Travail pour les transgenres (Pastt) et le Syndicat du travail sexuel (Strass), Acceptess T a affirmé que l’agression était intentionnelle contre une femme transgenre, immigrante et travailleuse du sexe, l’agresseur pensait qu’il pourrait échapper à la justice pour ses actions. Ils ont organisé un rassemblement pour condamner cette attaque. La notion selon laquelle quelqu’un peut programmer un acte sexuel avec une femme transgenre et découvrir sa transidentité après coup est fausse, selon l’association Flirt-Front Transfem. En propagant ces rumeurs, les médias soutiennent la perception transmisogyne trompeuse que les femmes transgenres sont « fausses » et que les agresseurs sont des victimes.