Dans les Deux-Sèvres et dans tous les départements du Poitou, une atmosphère de tension règne alors qu’un conflit prévu autour d’un projet de mégabassine à Sainte-Soline suscite des affrontements en octobre 2022 et mars 2023. En réponse à cette situation tendue, la Coordination rurale, un syndicat agricole, a appelé à faire face aux militants et 3 000 membres des forces de police ont été déployés. Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, a exprimé ses craintes lundi dernier de voir des actes de grande violence sur Franceinfo. Cependant, Le collectif Les Soulèvements de la terre a critiqué cette tactique de semer la peur pour justifier une réponse oppressive.
Le rassemblement des personnes opposées a commencé mardi dernier à Melle (Deux-Sèvres), où un « village » éphémère composé de stands, de tentes et de chapiteaux a été mis en place. Ce site, prêté par le maire écologiste Sylvain Griffault, servira de point central pour une quinzaine de convois venus de France et d’autres pays comme l’Allemagne, l’Italie et la Belgique. Leur programme de conférences variées traite de questions importantes comme la souveraineté alimentaire et la criminalisation des mouvements sociaux, mais surtout de « l’accaparement de l’eau » et du « partage équitable » de cette ressource commune, selon les termes utilisés par le collectif Bassines non merci (BNM).
L’ambition principale des organisateurs est de solliciter un moratoire pour les projets en cours et d’attirer l’attention sur les nombreux conflits existant dans cette zone d’irrigation affectée par le changement climatique. « Nous avons choisi cette date, une semaine avant les Jeux olympiques, afin de tirer parti de l’attention des médias et de poser la question à Darmanin et ses semblables : « Êtes-vous vraiment prêts à provoquer une telle destruction ? » a déclaré Julien Le Guet, représentant de BNM, dans une conférence de presse le mercredi 10 juillet.
Leur cible est le « système agro-industriel ». Ils s’opposent à l’expansion des bassines, qui « ne profitent qu’à 6 % des agriculteurs dans les Deux-Sèvres », d’après Benoît Biteau, député écologiste de Charente-Maritime. Les milliers de participants attendus participeront à deux « manifestations ». Le vendredi 19 juillet, les opposants défileront et organiseront une « grande marche citoyenne » dans la forêt de Saint-Sauvant (Vienne) où un méga-bassine contesté est envisagé à partir de septembre. Le samedi 20 juillet, ils espèrent se rassembler au terminal agro-industriel du port de La Pallice à La Rochelle en « kayaks, paddles et autres bateaux gonflables » pour bloquer « le dernier maillon de la chaîne », selon un membre de l’Extinction Rebellion qui souhaite rester anonyme.
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